L’automédication chez les patients gonarthrosiques - 30/11/20
Résumé |
Introduction |
La gonarthrose est l’arthrose la plus fréquente des membres inférieurs. Elle est responsable des douleurs invalidantes avec un impact significatif sur les activités de la vie quotidienne. La douleur est une cause fréquente d’automédication. L’automédication concerne largement les personnes âgées avec un impact sur leur santé. Elle est associée à une morbidité et une mortalité élevées [1 ].
Notre objectif était d’étudier l’automédication chez les patients atteints de gonarthrose et de chercher les facteurs qui contribuent à cette automédication.
Matériels et méthodes |
Il s’agissait d’une étude prospective transversale menée dans le service de rhumatologie de l’institut Mohamed Kassab d’orthopédie auprès de 60 patients atteints de gonarthrose. Les données sociodémographiques, les caractéristiques cliniques et radiographiques de la gonarthrose ont été étudiées. La recherche d’automédication a été systématique chez tous les patients en précisant la molécule.
Résultats |
Soixante patients ont été inclus dont 83,3 % de sexe féminin. L’âge moyen était de 55,2 ans [38–78 ans]. Le niveau d’instruction était secondaire dans 25 % des cas, primaire dans 55 % des cas et 20 % des patients étaient analphabètes. Parmi les patients, 73,3 % étaient au foyer, 23,3 % avaient un travail manuel et 3,3 % avaient un travail administrative. La maladie évoluait depuis en moyenne 6 ans [1–13 ans]. L’atteinte était bilatérale dans 80 % des cas. La gonarthrose était classée stade I, II et III selon la classification de Kellgren et Lawrence chez 18,5 %, 55, 6 % et 25,9 % des malades respectivement. L’échelle visuelle analogique (EVA) moyenne de la douleur était de 50,9±10,7mm avec des extrêmes allant de 20 à 90mm. L’automédication a été notée dans 51,7 % des cas (31 patients) avec l’utilisation d’un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) dans 77,4 %, de paracétamol dans 64,5 % et d’un antalgique pallier II dans 61,3 % des cas. L’étude analytique a montré une association significative entre l’automédication et le niveau d’éducation (p=0,039), l’atteinte bilatérale (p=0,007), l’EVA (67,1±14,42 vs 51,7±18,14, p=0,001) et l’ancienneté de gonalgie (7,19±3,081 contre 4,72±3,369, p=0,005). L’utilisation des AINS était associée à un faible niveau d’éducation (p<0,001), à l’EVA (66,3±14,69 vs 55,3±18,74, p=0,019) et à l’ancienneté de gonalgie (7,13±3,18 vs 5,25±3,426, p=0,037).
Discussion |
Conclusion L’automédication peut entraîner des complications iatrogènes (y compris les interactions médicamenteuses) [2 ]. Il est fondamental d’inclure des questions sur l’automédication chez les patients gonarthrosiques, en particulier ceux ayant une gonarthrose évoluée et un faible niveau d’éducation.
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Vol 87 - N° S1
P. A211 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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