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Utilisation des traitements biologiques dans les pathologies microcristallines du grand ouest de la France (région HUGO) - 30/11/20

Doi : 10.1016/j.rhum.2020.10.377 
E. Doare 1, F. Robin 2, H. Racape 3, G. Le Meledo 4, C. Orione 5, E. Gervais 6, E. Dernis 3, B. Bouvard 7, G. Coiffier 8, P. Goupille 9, P. Guggenbuhl 10, A. Saraux 11,

Réseau Victor Hugo

1 Rhumatologie, CHU Brest, Brest 
2 Rhumatologie, CHU hôpital Sud, Rennes 
3 Rhumatologie, centre hospitalier du Mans, Le Mans 
4 Rhumatologie, CHU Bretonneau Tours, Tours 
5 Pneumologie, CHU Brest, Brest 
6 Rhumatologie, CHU de Poitiers, Poitiers 
7 Rhumatologie, centre hospitalier universitaire d’Angers, Angers 
8 Rhumatologie, hôpital Sud, Rennes 
9 Rhumatologie, CHRU de Tours, Tours 
10 Service de rhumatologie, CHU hôpital Sud, Rennes 
11 Service de rhumatologie, umr1227, université de Brest, Inserm, CHU de Brest, Brest 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les arthrites microcristallines sont habituellement traitées par AINS, colchicine ou corticostéroïdes. Cependant, ces traitements peuvent fréquemment être contre-indiqués du fait des comorbidités des patients. De ce fait, de nouveaux traitements ciblant la production d’IL-1 bêta ont été développés. Bien que le canakinumab soit le seul parmi eux à bénéficier de l’autorisation de mise sur le marché en France, dans la goutte, l’anakinra semble être privilégié du fait de son plus faible coût.

Patients et méthodes

Nous avons réalisé une étude multicentrique, rétrospective parmi 5 régions du grand ouest (Brest, Angers/Le Mans, Poitiers, Tours et Rennes), à partir des données des Centres de Données Cliniques de Hôpitaux Universitaires du Grand Ouest (HUGO). Les patients de plus de 18 ans, ayant reçu une biothérapie dans le cadre d’une arthrite microcristalline entre le 1er janvier 2010 et le 31 décembre 2018 ont été inclus.

Résultats

Quarante-six patients ont été inclus, dont 31 (67,4 %) atteints de goutte et 15 (32,6 %) de chondrocalcinose. Aucun patient n’a été traité par anti-IL1 dans le cadre d’un rhumatisme à hydroxyapatite. Quarante-cinq patients (97,8 %) ont reçu de l’anakinra en première biothérapie. La première biothérapie était jugée efficace pour 33 patients (71,7 %), avec une efficacité plus importante dans la goutte (p<0,001). Quinze patients (42,86 %) étaient toujours traités par biothérapie à un an, avec une durée médiane de traitement de 427jours (IC95 % : 121–731). Dix patients (21,6 %) ont présenté des effets secondaires nécessitant l’arrêt de la biothérapie. La colchicine était moins utilisée après l’introduction de la première biothérapie (p<0,001). Les patients goutteux étaient plus souvent traités par hypo-uricémiants après l’introduction de la première biothérapie (p<0,002). Les patients avaient moins d’arthrites et une CRP plus basse après l’introduction de la première biothérapie (p<0,001). Il n’y avait pas de différence entre les centres en termes d’efficacité (p=0,055) et de durée de traitement (p=0,057). Huit patients (17,40 %) ont bénéficié d’une seconde biothérapie.

Discussion

Aucun patient n’a été traité par canakinumab alors qu’il s’agit de l’unique biothérapie bénéficiant de l’AMM en France. Ce traitement a démontré, à large échelle, son efficacité dans les crises de goutte dans l’étude b-RELIEVED [1], alors qu’il n’y a pas d’étude de grande ampleur sur l’efficacité de l’anakinra. De plus, aucune biothérapie n’a démontré son efficacité dans la chondrocalcinose et dans notre étude la biothérapie était moins efficace en cas de chondrocalcinose. Par ailleurs, il y avait plus d’effets secondaires en cas de chondrocalcinose. La biothérapie a été introduite pour une durée prolongée chez 35 patients alors que le canakinumab ne bénéficie de l’AMM que pour les crises de goutte. Cela a toutefois permis l’introduction d’un hypo-uricémiant.

Conclusion

L’anakinra est la biothérapie privilégiée en cas de crises de gouttes réfractaires ou contre-indiquées au traitement conventionnel. Le traitement est souvent introduit pour une durée prolongée et permet l’introduction d’un hypo-uricémiant.

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Vol 87 - N° S1

P. A215 - décembre 2020 Retour au numéro
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