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Enquête sur les modalités de prise en charge de la goutte par les rhumatologues tunisiens - 30/11/20

Doi : 10.1016/j.rhum.2020.10.378 
F. Majdoub , M. Sellami, A. Fazaa, S. Miladi, L. Souabni, K. Ouenniche, S. Kassab, S. Chekili, K. Ben Abdelghani, A. Laatar
 Service de rhumatologie, hôpital Mongi-Slim de La Marsa, Tunis, Tunisie 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

À la suite des recommandations de la Société française de rhumatologie (SFR) sur la prise en charge de la goutte émises en 2019, une enquête auprès des médecins rhumatologues tunisiens a été lancée. Notre objectif était d’identifier les modalités de traitement de la goutte ainsi que les nouveautés retrouvées.

Patients et méthodes

Étude transversale incluant 220 rhumatologues (secteur public, libéral et rhumatologues en formation) ayant reçu par mail ou via Messenger un questionnaire de 16 questions à choix multiple ou unique réparties en 8 volets :

– prévalence de la goutte et des comorbidités associées ;

– circuit des patients goutteux ;

– références utilisées pour la prise en charge de la goutte ;

– modalités thérapeutiques de la crise de goutte ;

– modalités de prescription des traitements hypouricémiants ;

– objectifs thérapeutiques ;

– prise en charge de l’hyperuricémie asymptomatique ;

– l’éducation thérapeutique des patients goutteux.

Résultats

Sur 220 questionnaires envoyés, 78 réponses valides ont été reçues (35,4 %). Notre échantillon était réparti comme suit : rhumatologues du secteur libéral (41 %), public (33,3 %) et rhumatologues en formation (25,6 %). En moyenne 2 cas par mois sont reçus, adressés par un médecin généraliste (30,8 %). La crise aiguë de goutte était le principal motif de consultation (85,9 %). Les autres circonstances de découverte étaient l’arthropathie chronique (39,7 %) et la néphropathie uratique (5,1 %). Les comorbidités retrouvées étaient l’HTA (91 %), l’obésité (82,1 %), le diabète (71,8 %) et l’insuffisance coronarienne (21,8 %). La majorité des rhumatologues (94,9 %) recherchaient systématiquement une atteinte rénale associée. Les références utilisées pour la prise en charge de la goutte étaient : les recommandations de la SFR 2019 (55,1 %), de l’EULAR 2016 (34,6 %) et ceux de la haute autorité de santé 2016 (7,7 %). Devant une crise de goutte le traitement instauré en première intention était la colchicine (79,5 %) ou son association aux AINS (20,5 %). Le schéma thérapeutique le plus adopté était celui de « 1mg de colchicine dès le début de la crise » pendant les premières 36heures (79,5 %) ; 19,2 % avaient utilisé une dose initiale à 3mg le premier jour avec une dégression journalière de 1mg. Seulement 2 rhumatologues avaient adopté une dose initiale de 0,5mg. L’allopurinol était le traitement hypouricémiant le plus utilisé (98,7 %) suivi par le febuxostat (1,3 %). La dose d’allopurinol souvent prescrite était de 300mg (42,3 %) suivie de 100mg (33,3 %). Le traitement hypouricémiant était démarré à distance des crises dans 59 % des cas et associé à la colchicine pendant les 6 premiers mois par 56,4 % des médecins. Ce traitement hypouricémiant était prescrit en présence de tophus (64,1 %), de calculs rénaux (42,3 %), de comorbidités (41 %), dès la première crise de goutte (33,3 %), ou en cas d’un âge<40 ans (25,6 %). Le traitement d’une hyperuricémie asymptomatique a été prescrit dans uniquement 25,6 % des cas ; 540μmol/L était le seuil moyen d’hyperuricémie asymptomatique à partir duquel les rhumatologues ont indiqué un traitement hypouricémiant. L’objectif de 360μmol/L était souvent atteint (88,5 %). Tous les rhumatologues de l’étude ont déclaré faire de l’éducation thérapeutique aux patients incluant : les mesures hygiénodiététiques (98,7 %), la gestion de la crise de goutte (83,3 %) et les objectifs thérapeutiques (64,1 %).

Conclusion

Notre enquête suggère que les rhumatologues tunisiens avaient pu tirer profit des recommandations SFR 2019. Cela a été constaté notamment dans la gestion d’une hyperuricémie asymptomatique, véritable sujet de controverse des sociétés savantes.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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Vol 87 - N° S1

P. A215-A216 - décembre 2020 Retour au numéro
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