L’épidurite infectieuse résulte de la diffusion hématogène de l’agent infectieux dans l’espace épidural. Le diagnostic est difficile à établir rapidement car les signes neurologiques sont peu marqués au début. L’imagerie vertébrale par résonance magnétique (IRM) est actuellement l’examen le plus sensible et le plus spécifique pour le diagnostic des pathologies de l’espace épidural.

Il s’agit d’une étude rétrospective étalée depuis 1990 jusqu’à 2017, comportant 74 patients hospitalisés dans notre service pour spondylodiscite infectieuse (SDI).

Il s’agissait de 40 hommes et 34 femmes (sex-ratio=1,17). La moyenne d’âge était de 55 ans [18–86 ans]. Le délai moyen entre les symptômes et le diagnostic était de 4 mois et demi. L’épidurite était présente dans 30 % des cas (n=18) dont 8 hommes et 10 femmes avec un âge moyen de 51,5 ans±14,2. Deux patients étaient diabétiques et un patient était sous corticothérapie au long cours pour une rectocolite ulcéro-hémorragique. Soixante-douze pour cent des patients avaient une SDI à l’étage lombaire, 22 % à l’étage dorsal et 6 % à l’étage cervical. Une compression médullaire était présente chez 16,7 % des cas. Une élévation de la VS a été retrouvée chez 84 % des cas avec une moyenne de 74mm à la première heure. Une élévation de la CRP a été retrouvée chez 89 % des cas avec une moyenne de 49mg/L. Le diagnostic d’épidurite reposait sur l’IRM dans tous les cas. Une ponction biopsie discovertébrale a été faite chez 84 % des cas et a été contributive dans 50 % des cas. Il s’agissait d’une SPD tuberculeuse dans 55,6 % des cas et à germes banals dans le reste des cas.

L’épidurite infectieuse dans notre série survient chez des sujets de sexe masculin d’âge moyen de 51,5 ans. Elle est d’origine tuberculeuse dans plus de la moitié des cas et touche le rachis lombaire dans plus des 2/3 des cas.