Densité minérale osseuse et risque de fracture dans une cohorte de patients avec de sclérose systémique - 30/11/20
Résumé |
Introduction |
Bien que mal compris, les patients atteints de sclérose systémique (SS) semblent avoir une prévalence plus élevée de faible densité minérale osseuse (DMO) et un risque accru de fracture de la colonne vertébrale. Nous visons à déterminer, par densitométrie conventionnelle (DXA) et à l’aide de l’outil d’évaluation du risque de fracture (FRAX), la prévalence de la faible DMO et le risque de fracture, respectivement, dans notre cohorte et ses déterminants potentiels.
Patients et méthodes |
Une étude transversale observationnelle a été réalisée incluant des patients consécutifs avec un diagnostic de SS. Nous avons recueilli des données concernant la démographie, la DMO (rachis lombaire et col fémoral) et la survenue d’une fracture. Le risque de fracture ostéoporotique à dix ans a été estimé à l’aide de FRAX v4.1 avec la population de référence portugaise. L’analyse statistique a été réalisée à l’aide de SPSS 23.0 ; p<0,01 était considéré comme statistiquement significatif.
Résultats |
L’âge médian des patients (n=97) était de 62 ans [56,70], 88,7 % de femmes (n=86). Soixante-dix-huit patients (80,4 %) avaient une forme cutanée limitée, 5 (5,2 %) présentaient une forme cutanée diffuse et 13 (13,4 %) un syndrome de chevauchement. Une positivité en anticorps anti-topoisomérase I (anti-Scl70) était présente chez 15 patients (15,5 %) et une positivité en anticorps anti-centromère (ACA) chez 63 (64,9 %). Cinq patients (5,2 %) présentant une insuffisance pondérale et une insuffisance en vitamine D a été rapportée chez 19 patients (19,6 %). Vingt et un patients (21,6 %) ont été exposés à des glucocorticoïdes oraux (GCT) pendant plus de 3 mois à une dose de 5mg par jour ou plus. Onze patients (11,3 %) avaient déjà eu des fractures de faible impact : 10 d’entre elles étaient vertébrales et 1 du poignet. Une faible DMO était présente chez 45 patients (46,4 %). La probabilité de fracture à dix ans ( %) a était calculée : le risque médian de fracture majeure était de 5,1 [3,5, 9,7] et 3,8 [2,5, 8], avec et sans DMO-CF, respectivement ; pour la fracture de la hanche, le risque estimé était de 1,2 [0,6, 3,1] et 1,0 [0,4, 2,5], avec et sans DMO-CF, respectivement. Selon les seuils FRAX pour la population portugaise, 25 patients (25,8 %) répondaient aux critères pour commencer le traitement AOP. Parmi eux, seuls 10 patients (40 %) l’ont démarré, la concordance entre l’indication à traiter par FRAX et le début du traitement étant faible (k=0,338). Un accord discret a été trouvé entre le seuil de risque FRAX et le seuil de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour le démarrage de l’AOP (k=0,170). DMO-CF présentait une faible corrélation avec l’IMC (r=0,393), une corrélation inverse modérée avec le risque de fracture majeure de fracture (r=−0,704) et avec le risque de fracture de la hanche (r=−0,799). Le risque de fracture majeure présentait une corrélation modérée avec les fractures de la colonne vertébrale (r=0,350). Aucune corrélation n’a été trouvée entre la DMO-CF ou le risque de fracture estimé par FRAX et les manifestations de la maladie, la positivité anti-Scl70 ou ACA, l’insuffisance en vitamine D, le tabagisme ou l’utilisation de GCT. Aucune corrélation n’a été trouvée entre le seuil de l’OMS pour le début de l’AOP et les fractures de la colonne vertébrale.
Conclusion |
Dans notre cohorte, une faible DMO était répandue et avait une corrélation avec l’IMC. FRAX semble être un instrument utile car il est corrélé aux fractures de la colonne vertébrale, contrairement à ce qui a été vérifié lorsque nous avons utilisé le seuil de l’OMS.
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Vol 87 - N° S1
P. A229-A230 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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