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Lombosciatiques par hernie discale non compliquées et hospitalisées en rhumatologie : fréquence et déterminants du recours à la chirurgie - 30/11/20

Doi : 10.1016/j.rhum.2020.10.429 
A. Pacaud 1, , J. Darloy 2, A. Pflimlin 3, A. Nottez 4, J. Paccou 5, R.M. Flipo 6, R. Assaker 7, B. Cortet 1
1 Rhumatologie, CHU de Lille, Lille 
2 Rhumatologie, CHRU de Lille, Lille 
3 Rhumatologie, hôpital Roger-Salengro, Lille 
4 Rhumatologie, CHRU Lille, hôpital Roger-Salengro, Lille 
5 Service de rhumatologie, CHRU de Lille, université de Lille, université Littoral Côte d’Opale, 59000 Lille 
6 Service de rhumatologie, CHU Roger-Salengro, Lille 
7 Neurochirurgie, centre hospitalier régional universitaire de Lille, Lille 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Dans les lombosciatiques par conflit disco-radiculaire non compliquées, plusieurs essais randomisés contrôlés n’ont pas mis en évidence de différence significative sur la douleur et le handicap fonctionnel à 1 an entre prise en charge médicale et chirurgicale [1]. C’est pourquoi un geste radical n’est proposé, en dehors des situations nécessitant une intervention en urgence, qu’aux patients en échec du traitement médico-infiltratif. C’est dans ce contexte que nous avons voulu évaluer le taux de chirurgie chez les patients hospitalisés en rhumatologie pour une lombosciatique par hernie discale et identifier les facteurs prédictifs de recours à la chirurgie.

Patients et méthodes

Il s’agit d’un travail rétrospectif et monocentrique réalisé entre janvier 2014 et décembre 2018 dans un centre tertiaire. Sur les 450 patients hospitalisés pour une lombosciatique par hernie discale, 405 ont été inclus, après exclusion des patients justifiant d’une chirurgie en urgence. L’objectif principal était de déterminer la fréquence du recours à la chirurgie à 1 an de l’hospitalisation. L’objectif secondaire était d’identifier les facteurs prédictifs du recours à la chirurgie. Le recours à la chirurgie a été évalué à l’aide de la méthode de Kaplan–Meier et les facteurs associés en utilisant des modèles à risques proportionnels de Cox univariés, puis multivariés.

Résultats

Parmi les patients, 52,8 % étaient des femmes et l’âge moyen était de 47,5 ans (18–91 ans), avec un IMC moyen à 27,4kg/m2. Le trajet radiculaire était réparti de manière équilibrée avec 44,7 % de trajets L5, 45,2 % de trajets S1 et 4,2 % de trajets mixtes L5 et S1 (Fig. 1).

La fréquence du recours à la chirurgie à 1 an de l’hospitalisation était de 34,8 %, avec un délai médian de recours à une chirurgie de 31jours (interquartile range : 3–112).

En analyse multivariée, le fait d’être actif professionnellement (OR : 2,3 [1,5 ; 3,6]), l’impulsivité aux efforts physiologiques (OR : 2,0 [1,3 ; 3,1]), un déficit moteur à 4/5 (OR : 1,7 [1,2 ; 2,4]), la durée d’évolution de la symptomatologie avant l’hospitalisation supérieure à 3 mois (OR : 1,7 [1,1 ; 2,5]) et le nombre d’infiltrations (OR : 1,4 [1,2 ; 1,7]) étaient prédictifs d’une chirurgie.

Conclusion

Dans notre étude, plus d’un tiers des patients sont opérés dans l’année, ce qui est comparable aux études antérieures [2]. Ce taux concerne une population hospitalisée dans un centre tertiaire, ce qui ne reflète probablement pas l’ensemble des lombosciatiques discales, et notamment ambulatoires. Des facteurs prédictifs de recours à la chirurgie ont été identifiés, notamment le fait d’être actif ou de présenter un déficit à 4/5. Le recours à un nombre plus important d’infiltrations est un facteur confondant, qui reflète peut-être l’intensité de la symptomatologie. La durée d’évolution supérieure à 3 mois avant la prise en charge hospitalière est un paramètre sur lequel il serait possible d’influer via une prise en charge plus précoce.

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Vol 87 - N° S1

P. A240 - décembre 2020 Retour au numéro
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