Suivi et évaluation de la douleur chez les patients arthrosiques - 30/11/20
Résumé |
Introduction |
L’arthrose est la plus courante des maladies articulaires souvent responsable d’une perte d’autonomie, entraînant la destruction progressive du cartilage et touchant la plupart des articulations. L’objectif de notre étude est de déterminer les caractéristiques, le suivi et l’évaluation de la douleur chez les patients arthrosiques.
Patients et méthodes |
Nous rapportons une étude prospective de 94 patients suivis en consultation de rhumatologie entre janvier 2019 et janvier 2020 atteints d’arthrose. La douleur a été évaluée selon l’échelle visuelle analogique combinée à l’échelle des visages et des questionnaires douleur (à l’inclusion puis à 12 semaines).
Résultats |
Il s’agissait de 68 femmes et 26 hommes d’âge moyen de 62,32 ans (59,41 % étaient hypertendus, 26,32 % diabétiques) ; 73,40 % avaient une gonarthrose dont 19 en poussée congestive, 69,14 % une lombarthrose dont 18 avec sciatalgies, 37,23 % une cervicarthrose compliquée dans 14 cas de névralgie cervicobrachiale et de canal carpien dans 22 cas, 23,40 % une coxarthrose, 19,14 % une arthrose digitale dont 8 cas de rhizarthrose, 10,63 % une omarthose compliquée d’une tendinite calcifiante dans 5 cas, 9 patients présentaient une épine calcanéenne ; 36,17 % avaient une ostéoporose associée. Le profil inflammatoire biologique de départ retrouvé une vitesse de sédimentation moyenne de 46,33mm/H1 et une C reactive protein à 7,42mg/L. L’évaluation de la douleur retrouve une échelle visuelle analogique combinée à l’échelle des visages EVA moyenne de 4,34/10 à M0 et de 4,1/10 à M3. La douleur selon questionnaire douleur de Saint-Antoine ou QDSA était de type : insupportable dans 21,27 %, déprimante dans 22,34 %, épuisante dans 44,48 %, énervante dans 8,51 %, sensation de fourmillement dans 55,31 %, de brûlures dans 34,04 %, de décharges électriques dans 26,59 % et l’intensité dominante était de grade 2 soit une douleur modérée. Le questionnaire concis sur les douleurs QCD réévalué à 3mois après traitement passait de 7,24/10 et de 5,5/10 pour l’échelle de douleur la plus intense, de 3,4/10 à 2,21/10 pour l’échelle de douleur la plus faible, de 6,67/10 à 5,02/10 pour l’échelle de douleur du moment et de 6,22/10 à 5,9/10 pour l’échelle du retentissement sur la vie quotidienne, 28,72 % avaient ressentis une amélioration de 50 % de leur douleur après traitement médical. Le traitement consistait à des antalgiques locaux pour tous les patients (patch et baume), 27 patients recevaient un anti-arthrosique à action lente et 16 patients avaient reçu une infiltration intra-articulaire de corticoïdes retard pour poussée congestive de l’arthrose, 63,82 % avaient eu des séances de rééducation fonctionnelle/physiothérapie ou acupuncture ; 73,40 % déclaraient un retentissement sur le goût de vivre, 41,48 % sur le sommeil, 17,02 % sur la relation avec les autres, 68,08 % sur le travail habituel, 51,06 % sur la capacité de marcher, 23,40 % sur l’humeur et 57,44 % sur l’activité générale ; 72,34 % considéraient que la prise en considération de la douleur au cours de la consultation était satisfaisante, 27,66 % l’avaient jugé moyennement satisfaisante et aucun patient ne l’avait considéré insatisfaisante ; 47,87 % ont rapporté une amélioration à M3 après traitement, 31,91 % ont vu leur état inchangé et 20,21 % une aggravation.
Conclusion |
Parler de douleur arthrosique est presque un pléonasme en consultation de rhumatologie tant cette maladie est fréquente. La prise en considération de la douleur arthrosique ne doit pas être banalisée et doit occuper la première place dans le programme d’éducation thérapeutique afin d’assurer un bon suivi et une observance thérapeutique optimale.
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Vol 87 - N° S1
P. A253-A254 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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