La polyarthrite rhumatoïde (PR) est le rhumatisme inflammatoire chronique le plus fréquent dont la prise en charge fait appel à des traitements au long cours et une hygiène de vie stricte. L’adhésion du patient est facilitée par une bonne connaissance de sa maladie. Le but de notre étude est d’évaluer l’impact d’un programme d’éducation thérapeutique (ETP) sur les connaissances de la maladie des patients atteints de PR.

Notre étude était longitudinale et prospective, de type cas/témoins sur 49 patients atteints de PR et répondant aux critères ACR/EULAR 2010. Vingt patients ont suivi un programme d’ETP sur les connaissances de la maladie et la gestion de la douleur. Une évaluation de l’activité de la PR par le DAS28 et des connaissances de la maladie par un questionnaire élaboré dans notre service a été réalisé à j0, à 3 mois (3M) et à 6 mois (6M) mois dans le groupe éduqué puis comparée au groupe témoins à j0 et à 6M.

Parmi les patients recrutés, 89,8 % étaient des femmes. La moyenne d’âge de nos patients était de 54 ans. La durée moyenne de la maladie était de 11,43 ans. Tous les patients rapportaient la consommation d’antalgiques, 69,3 % des patients rapportaient la consommation d’AINS et 57,1 % des patients étaient sous corticothérapie. Concernant le traitement de fond, 83,67 % des patients étaient sous cs-DMARDs et 14,2 % étaient sous biothérapie. La plupart des patients avaient une maladie faiblement active à l’inclusion (53 %) avec un score moyen DAS28CRP de 2,74±0,81. La moyenne des connaissances de la maladie était de 6,9±0,81. Les groupes étaient appariés pour l’âge, le sexe ratio et les caractéristiques de la PR. À la suite du programme d’ETP, Au sein du groupe éduqué, nous n’avons noté aucune différence statistiquement significative des différents paramètres de l’activité de la PR à j0, à 3M et à 6M sauf pour la raideur matinale entre j0 et 3M (p=0,02). À 6M, la comparaison des résultats avec le groupe témoin n’a pas conclu à des résultats statistiquement significatifs. Concernant les connaissances de la maladie, nous avons constaté une amélioration significative des connaissances de la maladie à 3M (p<0,0001) maintenue à 6M (p<0,0001). Par ailleurs, ce score était supérieur à celui de la population témoin à 6M (p<0,0001).

Nos résultats rejoignent ceux de la littérature qui avaient également conclu à une amélioration des connaissances de la maladie à la suite d’une ETP soulignant ainsi son intérêt dans la prise en charge de la PR.

Une amélioration significative des connaissances de la PR a été observée à la suite d’un programme d’ETP. Cependant, nous n’avons pas trouvé d’amélioration de l’activité de la PR.