Durant la pandémie COVID-19, une réorganisation des secteurs professionnels avait été proclamée. Les répercussions sociales observées, notamment chez les patients suivis en rhumatologie, avaient entravé leur qualité de vie et la bonne évolution de leur maladie. L’objectif était d’évaluer l’impact des changements professionnels sur le statut socioéconomique et l’état de santé des patients en milieu rhumatologique.

Étude monocentrique transversale, menée sur une période de deux mois, à la levée du confinement généralisé. Nous avons utilisé un questionnaire intéressant 92 patients vus en hospitalisation traditionnelle, de jour et en consultation externe, ou interrogés par un entretien téléphonique. Nous avons évalué : les caractéristiques sociodémographiques, le niveau d’études, le statut professionnel, la nature de la pathologie rhumatismale, les paramètres associées à la profession durant le confinement.

La moyenne d’âge était de 50,8 ans [16–78]. Les pathologies rencontrées étaient la polyarthrite rhumatoïde (34,8 %), les spondyloarthrites (22,8 %), l’arthrite juvénile idiopathique (2,1 %) et autres rhumatismes inclassables (3,2 %). Les pathologies arthrosiques et osseuses étaient présentes au second plan (36,9 %). Les patients étaient mariés (66 %), célibataires (19 %), veufs (13 %) et divorcés (2 %). Vingt-six pour cent des patients étaient analphabètes et seul le tiers avaient une activité professionnelle. La majorité des patients étaient issus d’un milieu urbain (77 %). La nature du travail se répartissait comme suit : 33 % étaient des journaliers, 26 % des commerçants, 18 % étaient respectivement des cadres administratifs et sanitaires, 3,5 % étaient des auxiliaires de ménage. La plupart des patients ont vécu une réorganisation du rythme de travail. Seuls 3 % avaient bénéficié d’un télétravail et 89 % ont été en arrêt d’activité professionnelle. Vingt pour cent des patients avaient perdu leur source de revenus. Ces changements avaient contribué à des difficultés financières importantes aux patients (41 %) ainsi qu’à leurs proches (44 %). Toutefois, la poursuite de l’activité professionnelle durant le confinement (8 %) était associée à la dépression (p=0,011), aux trous de mémoire (p=0,011) et au sentiment de solitude (p=0,011).

Les changements professionnels vécus au cours de la crise COVID-19 avaient causé un impact réel sur la vie des patients. Ceci avait augmenté leur stress connu et pouvant entraver davantage l’évolution de leur maladie.