Traitements de seconde intention du rhumatisme psoriasique et survenue d’évènements cardiovasculaires graves : étude de cohorte en pratique courante à partir des données du SNDS - 30/11/20
Résumé |
Introduction |
Le rhumatisme psoriasique (RhPso) semble associé à un sur-risque d’évènements cardiovasculaires graves (ECVG) comparativement à la population générale. La plupart des traitements de seconde intention ont montré dans la polyarthrite rhumatoïde, outre leur effet anti-inflammatoire, un effet cardiovasculaire favorable ; cependant un tel effet dans le RhPso n’a pas été établi. Notre objectif était d’estimer le risque d’ECVG selon le traitement prescrit dans une population de patients initiant un traitement de seconde intention pour un RhPso, en pratique courante.
Matériels et méthodes |
Nous avons mené une étude de cohorte à partir des données du Système National des Données de Santé (SNDS) rassemblant les informations de remboursement de 99 % des résidents français. Les adultes repérés RhPso (CIM-10 M07), nouveaux utilisateurs d’un bDMARD ou d’aprémilast (n’ayant reçu aucun de ces traitements dans l’année précédant la date index) entre le 01/01/2015 et le 31/12/2019 ont été inclus. Ceux ayant des antécédents cardiovasulaires ont été exclus. L’association entre une classe thérapeutique et la survenue d’un ECVG (syndrome coronarien aigu et accident vasculaire cérébral ischémique) a été estimée par un modèle de Cox et de Fine and Gray après pondération inverse par un score de propension (incluant notamment l’âge, le sexe, les pathologies inflammatoires associées, la consommation de soins, la consommation d’AINS et de prednisone et les facteurs de risque cardiovasculaires tels que l’hypertension artérielle, la dyslipidémie, le diabète, les maladies respiratoires chroniques et autres troubles liés au tabac, la prise d’antiagrégant plaquettaire et l’obésité morbide ou compliquée). Des analyses de sensibilité ont été réalisées pour évaluer la robustesse de nos résultats.
Résultats |
Au total, 66 456 patients ont été identifiés RhPso dans notre base. Parmi eux, 9510 (14 %) nouveaux utilisateurs d’un bDMARD (48,5±12,7 ans ; 42 % d’hommes) dont 7289 (77 %) initiant un anti-TNF, 1058 (11 %) initiant un anti-IL12/23 et 1 163 (12 %) initiant un anti-IL17, et 1885 (3 %) initiant de l’aprémilast (54,0±12,5 ans ; 44 % d’hommes) ont été inclus dans l’analyse principale. Un ECVG était observé chez 51 (0,4 %) patients sur une durée médiane de suivi de 10 mois (écart interquartile 4-22). Après pondération inverse par un score de propension, et comparativement aux anti-TNF, l’anti-IL12/23 (HRp 2,0, IC95 % 1,4-2,8) et l’anti-IL17 (HRp 2,2, IC95 % 1,5-3,2) étaient liés au risque d’ECVG de façon statistiquement significative (p global<10-4) ; ce sur-risque n’était pas retrouvé avec l’aprémilast (HRp 1,1, IC95 % 0,8-1,7). Des résultats similaires étaient observés après prise en compte du risque compétitif de décès (Fine and Gray). Ces résultats restaient stables dans les différentes analyses de sensibilité.
Conclusion |
En utilisant une grande base de données nationale, le risque global d’ECVG semblait moins important parmi les patients RhPso sous anti-TNF que sous anti-IL12/23 ou anti-IL17.
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Vol 87 - N° S1
P. A3 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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