Étude descriptive rétrospective d’une population hospitalière de spondyloarthrites (SpA) présentant un antécédent de cancer - 30/11/20
Résumé |
Introduction |
L’association SpA et cancer est peu étudiée ; les résultats divergent et rarement, les caractéristiques du rhumatisme inflammatoire sont abordées. Le but de notre étude est de décrire notre population hospitalière de patients atteints de SpA ayant présentés au moins un antécédent de cancer, en décrivant les caractéristiques du rhumatisme inflammatoire et des néoplasies.
Patients et méthodes |
Notre population inclut les patients présentant une SpA, ayant été hospitalisés ou ayant consulté dans notre service entre 2009 et 2019. Elle a été croisée avec le Registre des Tumeurs du Doubs, incluant les cas de cancers depuis 1980 des patients domiciliés dans le Doubs ou le Territoire de Belfort au moment du diagnostic de néoplasie. Des données ont été collectées concernant le patient (sexe, tabagisme, antécédents), le rhumatisme (âge au diagnostic, classification, atteinte radiographique, HLA B27, CRP, manifestations associées, traitements reçus [AINS, csDMARDs ou bDMARDs]), et le cancer (âge au diagnostic, localisation, type).
Résultats |
Sur 1379 patients atteints de spondyloarthrites, 92 cancers chez 75 patients ont été identifiés. L’âge moyen au diagnostic de SpA est de 45,6 ans et de 58,5 ans au diagnostic de cancer. 80 % des cas sont des formes axiales. 50 % sont HLA B27. Les principales manifestations extra-articulaires associées sont le psoriasis (38 %), les uvéites (28 %) et les MICI (5 %). Les traitements prescrits étaient : les AINS (83 %), les csDMARDs (50 %, 94 % dans les formes périphériques) et les bDMARDs (33 %). Les cancers les plus représentés sont ceux de la prostate (37 % des cancers masculins) et de la peau (32,6 % - dont 3 mélanomes). Les plus représentés par système sont les cancers cutanés, urologiques, gynécologiques, et les hémopathies. Seuls un cancer du côlon et un cancer du sein ont été observés. La grande majorité des cancers sont survenus après le diagnostic du rhumatisme. 12 patients présentaient un antécédent de cancer avant l’introduction d’un anti-TNF et 3 parmi eux ont présenté un cancer ultérieur à la biothérapie. 16 patients présentent au moins 2 cancers.
Discussion |
Notre étude est la première à décrire l’atteinte rhumatologique et les traitements reçus dans l’association SpA et cancer. Le caractère monocentrique, non contrôlé, rétrospectif et le petit nombre de patients limitent l’interprétation des résultats. La prédominance du cancer de la prostate et la quasi absence des néoplasies coliques et mammaires sont des données qui demandent d’autres analyses à plus grande échelle. La majorité des patients reçoivent un traitement par AINS, faisant évoquer un rôle potentiellement protecteur sur certains cancers. L’âge moyen au diagnostic de cancer est ici plus jeune que dans la population générale. Le rôle des traitements reçus dans la survenue ou non d’un cancer reste à étudier.
Conclusion |
Ce travail préliminaire est un des rares à étudier le type de cancer et les caractéristiques des spondyloarthrites. Le faible nombre d’événements ne permet pas d’établir de lien entre ces caractéristiques ou les traitements et les types de cancers. Des études plus larges sont nécessaires pour explorer l’association SpA et cancer et notamment les cancers prostatiques, coliques et mammaires.
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Vol 87 - N° S1
P. A36-A37 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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