Les lymphocytes B autoréactifs sont caractérisés par un phénotype mémoire chez les patients atteints de syndrome de Sjögren primitif et de vascularite associée aux ANCA - 30/11/20
Résumé |
Introduction |
Les lymphocytes B (LB) sont au centre des mécanismes des maladies auto-immunes. Ces maladies sont définies par une rupture de la tolérance du soi du système immunitaire chez les patients et la production d’auto-anticorps contre des composants de son propre organisme. Des auto-anticorps spécifiques sont détectables chez tous les sujets sains. Néanmoins, ceci n’engendre pas le développement des maladies auto-immunes, on parle d’auto-immunité naturelle. Les auto-antigènes et auto-anticorps ont été bien décrits dans les maladies auto-immunes, cependant très peu d’études existent sur les caractéristiques des cellules productrices de ces auto-anticorps : les lymphocytes B (LB) auto-réactifs. L’objectif de ce travail est d’étudier ces LB auto-réactifs dans deux maladies auto-immunes différentes : la vascularite associée aux ANCA (VAA) et le Syndrome de Sjögren (SS) comparativement à des sujets sains afin de mieux comprendre leur rôle dans l’auto-immunité naturelle et l’auto-immunité pathologique.
Matériels et méthodes |
Nous avons mis au point une méthode de reconnaissance de ces LB auto-réactifs circulants par la spécificité de leur récepteur à l’antigène (BCR) envers la protéinase 3 (PR3) et la SSA, les deux auto-antigènes clés des deux MAI. L’étude des marqueurs de surface par cytométrie en flux a permis de définir le stade de maturation des LBs. Nous avons également mesuré leur capacité à sécréter des immunoglobulines de différents isotypes par ELISPOT, et leur réponse à différents stimuli. Une analyse du répertoire des immunoglobulines ainsi que le profil d’expression génique à l’échelle unicellulaire sur des LB auto-réactifs, comparativement chez des sujets sains et des malades, a été effectué pour mieux comprendre la nature de la diversité résidente au sein des LB auto réactifs.
Résultats |
Nos résultats montrent que ces LB auto réactifs représentent 1 à 4 % des LB circulants chez les patients et les sujets sains. Chez les patients atteint de Syndrome de Sjögren, nous avons une augmentation de la fréquence des LB auto-réactifs pathogènes spécifiques de la SSA par rapport à la fréquence des LB auto réactifs naturel. Nos résultats montrent que ces cellules se répartissent différemment parmi les sous-populations de LB ainsi ils ont un stade de maturation plus avancé par rapport aux sujets sains (5 à 9 % sont des LB mémoires producteurs d’IgG). Sur un plan fonctionnel, les LB auto-réactifs naturels sont quant à eux capables de sécréter des auto-anticorps d’isotype IgM mais pas IgG. Une analyse transcriptomique chez un sujet sain est en cours, montrant que les LB auto réactifs ont un profil transcriptomique différent des lymphocyte B totaux.
Discussion |
Cette étude montre qu’il existe bien des LB auto-réactifs circulants chez les patients et chez les sujets sains. Il semble que chez les patients atteints de MAI, ces cellules auto-réactives sont plus enrichis dans les compartiments des cellules matures par rapport aux sujets sains. Ceci suggère que ces LB spécifiques d’auto-antigène échappent aux mécanismes de tolérance périphérique, et sont capable d’entrer dans les centres germinatifs afin de finir leur maturation et se transformer en cellules sécrétrices d’IgG de forte affinité contrairement au LB auto-réactifs chez les sujets sains où elles restent bloquer à certain stade de différentiation.
Conclusion |
Une meilleure compréhension de la diversité unicellulaire existante au sein des LB auto réactifs chez les sujets sains et les patients nous permettra de mieux comprendre la physiopathologie des MAI.
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Vol 87 - N° S1
P. A42-A43 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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