Prise en charge des bursites septiques dans la région Ouest de la France : étude rétrospective multicentrique sur 272 patients - 30/11/20
Résumé |
Introduction |
La prise en charge des bursites septiques varie selon les centres. Les stratégies actuellement proposées s’appuient sur des cohortes de faible effectif et pour la plupart, incluant une prise en charge chirurgicale ce qui ne reflète pas notre pratique. Notre objectif était de décrire les modalités de prise en charge des bursites infectieuses pré-patellaires ou olécraniennes sur le plan diagnostique et thérapeutique et rechercher d’éventuels facteurs de risque de mauvaise évolution dans 5 centres hospitaliers la région Ouest de la France.
Patients et méthodes |
Nous avons mené une étude descriptive rétrospective multicentrique (Angers, La Roche-Sur-Yon, Le Mans, Nantes, Rennes) afin de recueillir les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, la prise en charge diagnostique et thérapeutique de chaque patient admis pour une bursite septique entre 2016 et 2018.
Résultats |
Nous avons inclus 272 patients : majoritairement des hommes (85,3 %) dont l’âge moyen était de 53 ans, présentant une comorbidité dans 22,8 % des cas (diabète et éthylisme chronique principalement). 51 patients (18,7 %) avaient reçu des AINS. Une hyperthermie était rapportée chez 91 patients (33,4 %) et un érysipèle chez 80 (29,4 %). Un prélèvement local a été réalisé dans 224 cas (82,4 %) permettant une identification microbiologique chez 184 patients (67,6 %). L’agent pathogène le plus fréquemment retrouvé était le Staphylococcus aureus (57,9 %) suivi par les streptocoques (35 %). L’étude des antibiogrammes a montré une sensibilité à l’amoxicilline-acide clavulanique dans 95 % des cas, à la pristinamycine dans 85 % des cas et à la clindamycine dans 70 % des cas. Quatre-ving-douze pourcents des patients ont été hospitalisés. L’antibiothérapie a été administrée d’abord en intraveineux chez 41,1 % des patients. Cette voie d’administration était choisie lorsque le tableau clinique était plus sévère (hyperthermie p=0,002, érysipèle p=0,003) et plus souvent pour la localisation pré-patellaire (p=0,009). L’antibiothérapie la plus fréquemment utilisée était l’amoxicilline-acide clavulanique (41,4 %). La durée médiane d’antibiothérapie était de 21jours (extrêmes : 4–74jours). Une bursectomie a été réalisée dans 26,1 % des cas. La localisation au coude était associée à une orientation dans un service de chirurgie ainsi que la présence d’une plaie profonde ou d’une fistulisation. Les patients pris en charge en chirurgie avaient une durée d’antibiothérapie plus courte (14jours en moyenne versus 21jours (p=0,001). Les facteurs de risques associés à une modification d’antibiothérapie en lien avec une évolution défavorable étaient la présence d’un érysipèle (p=0,007) ou d’une comorbidité (p=0,014). La prise d’AINS préalable n’était pas corrélée à une mauvaise évolution. L’absence de prélèvement de la bourse n’était pas associée à une prise en charge ou évolution différente de ceux qui avait été prélevés. Aucune relation n’a été mise en évidence entre la guérison et la durée d’antibiothérapie.
Conclusion |
Notre étude a montré une diversité des prises en charge, une grande sensibilité des pathogènes à l’amoxicilline-acide clavulanique et permettrait d’envisager de ne pas réaliser de prélèvement de manière systématique. Cela sera à confirmer par des études de plus grande ampleur.
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Vol 87 - N° S1
P. A60-A61 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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