Les coccydynies sont des douleurs localisées en regard du coccyx. Elles sont considérés comme chroniques au-delà de 2 mois. La coccydynie d’origine coccygienne augmente généralement en position assise et en se levant. Les origines non coccygiennes (par exemple le bas du dos, les articulations sacro-iliaques, le bassin) doivent être exclues sur la base d’un examen clinique. Sur les radiographies standard réalisées en position assise puis debout, certaines anomalies anatomiques. ont été décrites en association avec la coccydynie, notamment la luxation postérieure du coccyx, le coccyx hypermobile, le coccyx rigide, la mobilité normale du coccyx, le spicule du coccyx ou la fracture du coccyx. Les traitements actuels de la coccygodynie ne sont pas codifiés. Les traitements de première intention sont conservateurs ; si les traitements conservateurs ne parviennent pas à soulager la douleur, une coccygectomie peut être proposée. Les résultats à long terme chez les personnes atteintes de coccydynie chronique et leurs facteurs pronostiques n’ont pas été entièrement rapportés. Dans la présente étude, nous avons cherché à décrire l’évolution des symptômes chez les personnes atteintes de coccydynie chronique et à identifier les variables de base associées à la coccydynie persistante à 36 mois.

Nous avons mené une étude observationnelle prospective chez des adultes ayant une coccygodynie chronique (i.e. durée des douleurs ≥2 mois), d’origine coccygienne. Le critère de jugement principal a été la variation moyenne par rapport à la valeur à l’inclusion de l’intensité de la coccygodynie à 6 et à 36 mois évaluée au moyen d’une échelle numérique de la douleur (0, pas de douleur et 10, douleur maximale). Les critères de jugement secondaires ont été la variation moyenne par rapport à la valeur à l’inclusion des symptômes liés à la coccygodynie à 6 mois évalués au moyen des questionnaires de Paris (0, aucun symptôme et 10, symptômes maximaux) et de Dallas (0, aucun symptôme et 30, symptômes maximaux). Nous avons réalisé une régression logistique binaire afin d’identifier les variables à l’inclusion associées à une intensité de la coccygodynie ≥3/10 à 36 mois ou à une coccygectomie.

Nous avons inclus 115 participants. À l’inclusion, l’âge (ET) était de 43,5 (12,3) ans, la durée de la coccygodynie de 18,4 (21,6) mois et son intensité de 6,5 (2,0)/10. À 6 et à 36 mois, les variations moyennes de l’intensité de la coccygodynie étaient respectivement de −1,5 (3,0)/10 et −2,8 (3,2)/10. À 6 mois, les variations moyennes des scores de Paris et de Dallas étaient respectivement de −1,6 (2,9)/10 et −2,8 (5,8)/30. À 36 mois, 59/115 (51,3 %) participants avaient une intensité de la coccygodynie ≥3/10 (n=35) ou eu une coccygectomie (n=24). La durée de la coccygodynie était la seule variable à l’inclusion associée à une intensité de la coccygodynie ≥3/10 à 36 mois ou à la coccygectomie (OR=1,039, IC à 95 %=1,005-1,074).

Chez les personnes ayant une coccygodynie chronique, les symptômes diminuent avec le temps. Cependant, dans plus de la moitié des cas, ils peuvent persister de manière significative à 36 mois. Dans notre série, 35/115 (30,4 %) ont une douleur ≥ 3/10 à 36 mois et 24/115 (20,9 %) ont eu une coccygectomie.