Canal lombaire étroit en population afro-descendante : la chirurgie plus efficace que le traitement médical? - 30/11/20
Résumé |
Introduction |
Le canal lombaire étroit est (CLE) est une pathologie invalidante qui touche principalement les populations vieillissantes et représente un coût de santé important. La présentation clinique associant claudication neurogène et lombalgies résulte d’un rétrécissement congénital ou dégénératif du canal rachidien. Ce rétrécissement plus important en population Africaine contraste avec une incidence plus faible de la maladie dans cette population. Dans les principaux essais cliniques et méta-analyses portant sur les traitements du CLE, 70 à 95 % des patients étudiés sont d’origine caucasienne et aucune différence d’efficacité entre chirurgie, rééducation ou infiltrations épidurales de corticostéroïdes n’est observée. À ce jour, il n’existe aucune étude thérapeutique comparative en population d’origine africaine (afro descendante : AD). Nous souhaitons comparer trois approches thérapeutiques dans le CLE en Martinique, île française des Caraïbes avec un niveau de soins élevé comparativement aux autres îles de la région et une population vieillissante majoritairement AD.
Patients et méthodes |
Cohorte prospective de 138 patients martiniquais, AD, présentant un CLE, évalués à 3 mois d’une première série d’infiltration épidurales de corticostéroïdes associé à une rééducation standardisée, puis affectés dans 3 bras thérapeutiques en fonction de leur évolution clinique et de leurs souhaits : rééducation (R : kinésithérapie non standardisée et traitements oraux), deuxième série d’infiltrations épidurales de corticostéroïdes (EPI2) ou chirurgie de décompression (CD). Critère principal d’évaluation : évolution de l’Oswestry Disability Index (ODI) à 3 mois (M3), M12, M18, M24. Critères secondaires d’évaluation : évolution des douleurs radiculaires et lombaires, mesurée par l’EVA (respectivement EVA-R et EVA-L).
Résultats |
71 patients ont été affectés dans le bras R, 37 dans le bras EPI2 et 30 dans le bras CD. Tous les bras étaient comparables en âge (62,3±13,1 ans), sexe (ratio homme/femme 0,75) et IMC avec une moyenne de 27,0±5,97kg/m2. L’ODI et l’EVA-R étaient significativement plus élevés dans le bras CD à baseline (p<0,01). Il n’y avait aucune différence sur l’EVA-L dans les différents bras à baseline. Une diminution significativement plus importante de l’ODI a été observée dans le bras CD à M3 et M12 (respectivement p<0,001 et p<0,01), non répliquée à M18 et M24. Une diminution significativement plus importante de la EVA-R a été observée dans le bras CD à M3, M12, M18 (respectivement p<0,01, p=0,011, p<0,01), non répliquée à M24. A aucun moment il n’a été observé de différence entre les 3 bras pour l’EVA-L.
Discussion |
Nous observons une supériorité de la CD sur l’évolution de la EVA-R et de l’ODI, score fonctionnel composite, à M3 et M12. Ces résultats sont similaires à ceux des principales études comparant traitements chirurgicaux et non chirurgicaux du CLE. Si les résultats favorables à long terme (M24) sur l’ODI et l’EVA-R ne sont pas répliqués, il existe une tendance en faveur de la chirurgie. L’absence de significativité statistique pourrait s’expliquer par un nombre important de perdus de vu.
Conclusion |
Il s’agit de la première étude comparative des traitements du CLE réalisée en population AD, montrant une supériorité de la CD sur l’évolution clinique des patients.
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Vol 87 - N° S1
P. A77-A78 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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