L’augmentation de la perméabilité intestinale est associée à une augmentation de la translocation de composants bactériens et à la sévérité de l’arthrite - 30/11/20
Résumé |
Introduction |
L’arthrite juvénile idiopathique (AJI) est la pathologie rhumatologique à début pédiatrique la plus fréquente. Ses causes restent inconnues. De nombreuses données suggèrent que le microbiote intestinal et une dysfonction de la barrière intestinale pourraient jouer un rôle dans la physiopathologie de l’AJI. De plus, des publications suggèrent un rôle des Microbe-Associated Molecular Patterns (MAMPs) dans le développement de l’arthrite dans un modèle murin. Afin de développer de nouvelles approches thérapeutiques dans l’arthrite inflammatoire, il est nécessaire de mieux comprendre le lien entre une dysfonction de la barrière intestinale et le développement de l’arthrite inflammatoire. L’objectif est ici d’étudier le lien entre la perméabilité intestinale, la translocation systémique de composants bactériens et le développement de l’arthrite dans un modèle murin.
Matériels et méthodes |
Nous avons utilisé le modèle d’arthrite induite par le collagène (CIA) et un modèle d’arthrite spontanée les souris IL1RaKO. La sévérité de l’arthrite était mesurée à l’aide d’un score clinique. La perméabilité intestinale a été étudiée ex vivo en utilisant la translocation de composants marqués dans des chambres de Ussing.
Résultats |
Le traitement oral par carraghenanes (CGN) augmentait la perméabilité intestinale (moy. 859 vs 313pmol/cm2/h, p<0,01) et était associé à une aggravation de l’arthrite (moy 3,6 vs 1,3, p<0,01). En accord avec de précédentes publications sur les souris HNF4aKO, nous avons observé une augmentation de la perméabilité intestinale (794 vs 379pmol/cm2/h, p<0,05). De plus, ces souris avaient un score d’arthrite CIA plus sévère (1,7 vs 0,77, p<0,05). L’effet aggravant des CGN a également été confirmé chez les souris IL1RaKO (moy 2,7 vs 0,5, p<0,05). Le traitement par CGN et la délétion intestinale de HNF4a étaient associés à une augmentation de la translocation ex vivo de muramyldipeptide (MDP) (respectivement p=0,001 et p=0,03) et lipopolysaccharide (LPS) (p=0,04 et p=0,04). Un traitement oral par probiotique Vsl3 diminuait la perméabilité intestinale (moy 277 vs 667pmol/cm2/h, p<0,05) et diminuait ex vivo la translocation de MDP (p=0,01) et LPS (p=0,01). De plus, Vsl3 tendait à diminuer la sévérité de l’arthrite dans le modèle CIA (moy 3,7 vs 11,3, p=0,07) et dans le modèle IL1RaKO (moy 2,2 vs 0,4, p<0,05). Tandis qu’une administration orale de MDP et LPS n’affectait pas la perméabilité intestinale, elle aggravait l’arthrite induite au collagène (moy 3,2 vs CTRL moy 0, p<0,01). L’effet aggravant du MDPLPS a été aussi confirmé dans le modèle d’arthrite IL1RaKO (moy 2,9 vs 0,5, p<0,01).
Conclusion |
Des modifications de la perméabilité intestinale impactent la sévérité de l’arthrite. Le MDP et le LPS biodisponibles contribuent au développement de l’arthrite. D’autres expériences sont nécessaires pour mieux comprendre exactement comment les MAMPS systémiques conduisent à une aggravation de l’arthrite.
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Vol 87 - N° S1
P. A83-A84 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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