Évaluation de l’efficacité d’un programme d’éducation thérapeutique patient sur la qualité de vie et le statut psychologie au cours de la PR - 30/11/20
Résumé |
Introduction |
La polyarthrite rhumatoïde (PR) de part la destruction articulaire qu’elle engendre entraîne une détérioration fonctionnelle progressive menant à une invalidité, une altération de la qualité de vie ainsi qu’une détresse psychologique. L’éducation thérapeutique génère une vague d’intérêt professionnel pour la PR et devient un complément efficace au traitement médical conventionnel. L’objectif de cette étude était d’évaluer les effets d’un programme d’éducation thérapeutique patient (ETP) sur la fatigue, le statut psychologique, sur la qualité de vie ainsi que sur l’observance thérapeutique.
Patients et méthodes |
Il s’agissait d’une étude prospective portant sur des patients atteints de PR recrutés au sein de l’EPS Mongi Slim par l’intermédiaire d’un diagnostic éducatif préalable. Tous les sujets ont participé à un programme d’ETP de groupe de 10 à 12 patients portant sur plusieurs thématiques moyennant des outils didactiques. L’intervention consistait en des sessions d’une demi-journée comprenant quatre ateliers et couvrant plusieurs thèmes (comment faire face à la PR, fatigue, gestion du traitement, ergothérapie). Les mesures étudiées étaient la qualité de vie selon le HAQ, la fatigue selon the Multidimensional Assessment Fatigue (MAF), le statut psychologique selon le depression and anxiety scale (HAD). Nous avons comparé ces paramètres à l’inclusion t0, à court terme (3 mois) : t3 et à moyen terme (6 mois) : t6. Le niveau de signification a été fixé à 0,05.
Résultats |
L’étude a inclus 51 patients avec une prédominance féminine (le sex-ratio était de 0,13). L’âge moyen était de 59,10±9,1 ans [36-81 ans]. La durée moyenne de la maladie était de 10,8±5,3 ans [1 à 21 ans]. Treize patients avaient des antécédents de dépression ou d’anxiété. Une invalidité sévère a été observée dans 14,8 % des cas. Le HAQ était stable à t3 puis a diminué significativement à t6 de 1,1 à 0,9 à t0 (p=0,03). De même, une réduction significative du pourcentage de patient ayant un handicap sévère a été notée (p=0,023). Le score de fatigue évalué par la MAF a diminué de manière significative avec des taux de variations de 11,5 % et 23 % à 3 et 6 mois respectivement (p=0,001 et p=0,000 respectivement). Le statut psychologique de nos patients évalué par le HAD s’était également amélioré de façon significative à 3 mois et à 6 mois. Cet effet bénéfique a été observé aussi bien pour l’anxiété que pour la dépression. Le score moyen HADA était passé de 11,5 à l’inclusion, à 10,7 à t3 et à 9,8 à t6 (p=0,012, p=0,006 respectivement). Le score HADD était passé de 10,5 à l’inclusion, à 9,1 à t3 et à 7,8 à t6 (p=0,001, p=0,000 respectivement).
Conclusion |
Même si l’effet sur le HAQ était moindre, notre étude a montré une amélioration de la fatigue, du statut psychologique à court et à moyen terme au cours de la PR. Ceci ne peut que souligner la place des interventions éducatives dans la prise en charge de la maladie.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 87 - N° S1
P. A94 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?