Apparue à la fin de l’année 2019 en Chine, la pandémie de COVID-19 a provoqué une situation de crise sanitaire mondiale. Les blouses blanches ont été au front avec un excès de risque d’exposition. Les erreurs de procédure et les défauts d’application des recommandations hygiéniques sont susceptibles d’occasionner la contamination. Les connaissances en termes d’excès de risque de forme grave de COVID-19 a évolué au fur et à mesure de la progression de l’épidémie (pathologie cardiovasculaire ou respiratoire, les personnes immunodéprimées, les femmes enceintes…), impliquant des restrictions d’aptitude pour les soignants eux-mêmes. L’objectif de l’actuel travail était d’identifier les pathologies respiratoires motivantes l’inaptitude au travail dans les circuits COVID-19 parmi les paramédicaux d’un CHU tunisien.

Une étude transversale a porté sur l’ensemble des dossiers de personnel paramédical consultant au service de médecine de travail et des pathologies professionnelles de l’EPS de Mahdia pour un avis d’aptitude au travail dans le circuit COVID-19, impliquant les différentes unités de triage, d’hospitalisation et de réanimation.

L’actuelle étude a été conduite auprès des 1324 personnels hospitaliers. Une décision d’inaptitude à assurer les activités de soins dans les unités COVID a été prononcée dans 107 cas. Parmi ces décisions, 18,9% ont été motivées par des pathologies respiratoires. Les paramédicaux déclarés inaptes pour affections respiratoires, avaient un âge moyen de 44,72±7,8 ans, étaient des femmes dans 96%. Parmi ces soignants, 32% étaient des infirmiers, 60% des ouvriers, 16% des techniciens supérieurs et 8% des sages-femmes. Parmi eux quarante pour cent étaient affectés dans les services médicaux avec une ancienneté moyenne de 11,69±6,5 ans. Le motif d’inaptitude a été la présence d’un asthme mal contrôlé dans 80% des cas, associée à une rhinite allergique dans 24% des cas, une dilatation des bronches dans 12% des cas et un syndrome de Brooks dans un cas.

La pandémie de COVID-19 présente des caractéristiques cliniques et de contagiosité ayant nécessité l’instauration de mesures sanitaires exceptionnelles. Cette période a été caractérisée par la sollicitation excessive du personnel hospitalier, particulièrement à risque vu l’exposition répétée au virus, les gestes invasifs pratiqués. Les décisions adaptées d’éviction sont nécessaires afin de renforcer la sécurité des soignants et limiter les formes graves en cas de contamination.