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Une clinique de la « radicalisation » - 13/01/21

A Clinical Approach to Jihadi Radicalization

Doi : 10.1016/j.evopsy.2020.11.003 
Malika Mansouri a,  : Maître de conférences HDR en psychologie clinique, psychanalyse et clinique transculturelle à l’université de Paris ; psychologue clinicienne en protection de l’enfance, Zohra Harrach b : Juriste et anthropologue du droit. Directrice de services dans le champ de l’accompagnement judiciaire et de la protection de l’enfance, en Seine Saint-Denis
a Université de Paris, Institut de psychologie, 71, avenue Édouard-Vaillant, 92100 Boulogne Billancourt, France 
b 18, rue des Vendanges prochaines, 95800 Cergy, France 

Auteur correspondant.
Sous presse. Épreuves corrigées par l'auteur. Disponible en ligne depuis le Wednesday 13 January 2021
Cet article a été publié dans un numéro de la revue, cliquez ici pour y accéder

Résumé

Objet

L’objet de cet article est de rendre compte d’une clinique singulière menée auprès d’adolescents signalés comme « radicalisés ».

Méthode

Les données recueillies sont issues d’entretiens cliniques individuels et/ou familiaux de 217 personnes signalées et signalantes, dans un dispositif de soins, créé en 2015, au cœur de la protection de l’enfance, en Seine-Saint-Denis.

Résultats

La plupart apparaissent avoir connu une enfance violentée et non protégée, induisant une forte vulnérabilité ; ils ne parviennent pas à s’identifier à une place constructive dans leur généalogie et développent un fort sentiment d’inexistence, sorte de mort dans la vie. Ils visent alors une recréation de soi, captivés par l’offre d’une communauté de destin, teintée d’un islam postmoderne et guerrier.

Discussion

Leur histoire personnelle, floutée, se mire dans la géopolitique contemporaine, après avoir été bercée de silencieuses violences historiques, qui passent à travers les générations. De fait, ils sont les héritiers d’un « secret partagé » que nous nommons trou filiatoire.

Conclusion

Pour pouvoir rencontrer le sujet derrière le « radicalisé », il nous est apparu fondamental de considérer, d’une part, l’environnement familial, social et historique du sujet et, d’autre part, que le clinicien travaille à se départir de ses propres peurs et préconceptions.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Abstract

Aims

This article sets out to present a particular clinical approach towards working with adolescents who have been reported to the authorities as being “radicalized.”

Method

The data was collected from individual and/or family clinical interviews involving 217 people, either reported to the authorities for radicalization or having filed a report. These interviews were carried out in a care facility created in 2015 within the child protection system in Seine-Saint-Denis (in the Parisian suburbs).

Results

Most of the adolescents appeared to have experienced violence in childhood, without protection, leading to very marked vulnerability. They were unable to identify themselves as having a constructive role in their genealogy, and had developed strong feelings of non-existence, a sort of living death. Seeking a re-creation of the self, they were strongly attracted by the promise of a community of destiny, colored by a post-modern, warlike form of Islam.

Discussion

The young people's sometimes fuzzy personal histories are seen in the contemporary geopolitical context, fed on unspoken historical violence that crosses generations. They are the inheritors of a “shared secret” that we call a filiation hole.

Conclusion

In order to encounter the subject behind the “radicalized” label, it appeared fundamental, on the one hand, to consider the family, social, and historic environment of the subject, and, on the other hand, that clinicians should endeavor to free themselves from their own fears and preconceptions.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Adolescent, Clinique, Radicalisation, Sujet, Environnement

Keywords : Adolescent, Clinical practice, Radicalization, Subject, Environment


Plan


 Toute référence à cet article doit porter mention : Mansouri M, Harrach Z. Une clinique de la « radicalisation ». Evol psychiatr 2021; 86(1): pages (pour la version imprimée) ou URL [date de consultation] (pour la version électronique).


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