Le but de cette publication est de révéler la véritable fin d’Henriette Couëdon (1867–1941), voyante célèbre de 1895 à 1899 et passée par l’Infirmerie Spéciale de la Préfecture de Police de Paris en 1920 où elle fut examinée par de Clérambault qui la présentera la même année à la Société clinique de médecine mentale sous le titre « La fin d’une voyante ».

Les recherches dans les archives ont permis de retrouver le registre de main courante de police, sa fiche de placement (Sainte-Anne) ainsi que deux dossiers médicaux (Maison-Blanche ; Plouguernével) étoffant quelque peu son itinéraire asilaire dans les différents établissements où elle a séjourné.

Son parcours psychiatrique fut semblable à beaucoup d’autres. Il s’agit d’une page d’histoire de la psychiatrie en France, de ses institutions et de ses savoirs, autant qu’une histoire de patient, ici toute singulière par l’identité d’Henriette Couëdon. En contrepoint, au plan psychopathologique, sa psychose tapissée de fragments datant de l’époque « fin de siècle » rend compte d’un impérieux appel – en place d’exception médiumnique – à un principe paternel, Henriette Couëdon échouant in fine à s’y inscrire.

Le délire, alors appelé spirite, d’Henriette Couëdon permet de faire resurgir une question qui se posait naguère, celle des limites des cadres nosographiques, mais qui pourrait certainement trouver des échos dans notre actualité psychopathologique.

Quelques apports décisifs complètent la trajectoire aliéniste d’Henriette Couëdon, révélant sa véritable fin.

The purpose of this publication is to reveal the true end of Henriette Couëdon (1867–1941), a famous fortune-teller from 1895 to 1899 and who was examined by de Clérambault in 1920 at the Infirmerie Spéciale de la Préfecture de Police de Paris. That same year, de Clérambault presented her case at the Société clinique de médecine mentale under the title “The End of a Fortune-Teller.”

Research in the archives made it possible to find the police register and the medical records of various establishments where she stayed.

Henriette Couëdon's psychiatric journey was similar to many others. It is a page in the history of psychiatry in France, its institutions and its knowledge, as much as the story of a singular patient. In counterpoint, on a psychopathological level, Couëdon's psychosis – decorated, as it were, with fragments from the fin de siècle – appears to us an imperious appeal to a paternal principle, a paternal in which Henriette Couëdon ultimately failed to inscribe herself, while declaring her “mediumic” uniqueness.

The delirium, then called spiritualism, of Henriette Couëdon makes it possible to resurrect an old question: that of the limits of nosographic frameworks. This question remains relevant to today's psychopathology.

Some decisive contributions complete Henriette Couëdon's alienist trajectory, revealing her true end.