Screening toxicologique par spectrométrie de masse haute résolution en 24/24 : l’outil de l’avenir ? Suivi toxicocinétique en temps réel d’une intoxication par médicaments cardiotropes - 26/02/21
pages | 2 |
Iconographies | 0 |
Vidéos | 0 |
Autres | 0 |
Résumé |
Objectif |
Rapporter l’expérience du laboratoire du CHU de Lille dans la mise en œuvre en 24/24 d’un screening toxicologique par spectrométrie de masse haute résolution (CL-SMHR), et illustrer les capacités d’adaptation de cet outil aux nécessités cliniques.
Méthodes |
Une méthode de screening toxicologique permettant l’analyse d’échantillons biologiques (ou non biologiques) reposant sur une étape d’extraction en ligne suivie d’une CL-SMHR, appliquée et éprouvée dans de nombreux domaines spécialisés de la toxicologie incluant celui des Nouveaux Produits de Synthèse, a été développée au cours des dernières années dans le laboratoire [1 ]. Parallèlement, le laboratoire répond en 24/24 aux demandes de recherche large de xénobiotiques en urgence (urgentistes et réanimateurs du CHU de Lille et des hôpitaux périphériques) à l’aide d’une méthode de screening par chromatographie liquide avec détection par spectrométrie UV-visible par barrette de diodes (CL-UV/BD). En 2019, nous avons décidé d’implanter progressivement le screening par CL-SMHR en 24/24 pour répondre aux mêmes demandes.
Résultats |
Au laboratoire, au-delà de la nécessité de mise à disposition d’un appareil performant (CL-SMHR, G2-QTOF, Waters) pour une activité de routine en toxicologie biologique, la principale difficulté a été de former et d’habiliter à l’utilisation de cette technique un personnel disponible 24heures sur 24 dans un environnement d’accréditation. Ce screening par CL-SMHR a commencé à être utilisé progressivement en 24/24 à partir d’octobre 2019. Les résultats obtenus par CL-SMHR se sont naturellement démarqués par un nombre régulièrement plus important de molécules identifiées par rapport au screening antérieur (CL-UV-BD) : apport particulièrement marqué par l’identification précise des psychotropes (antidépresseurs, antipsychotiques, benzodiazépines), des cardiotropes et des produits stupéfiants (opiacés en particulier). Mais au-delà, et compte tenu de la technique utilisée (CL-HRSM), ce screening peut être adapté en temps réel à la réalisation de mesures de concentrations sanguines en 24/24, dans certaines circonstances particulières liées à des situations de prises en charge exceptionnelles. Ainsi, en janvier 2020, un patient a été pris en charge par le service de réanimation à la suite de l’ingestion volontaire d’une boîte d’ATENOLOL 50mg (90 comprimés) et d’une boite d’AMLODIPINE 5mg (90 comprimés). Cette intoxication médicamenteuse volontaire grave à évolué vers un état de choc extrêmement sévère, avec une part cardiogénique mais essentiellement vasoplégique (sous 48mg/h de noradrénaline). Une technique d’épuration par hémoperfusion sur colonne de charbon (Moniteur Prismaflex/Colonne Adsorba) a très rapidement été débutée, pour une durée de 4heures (temps de saturation de la colonne). Si cette décision a pu être prise sur des critères de gravité clinique, et avant tout résultat toxicologique, toute la difficulté du cas résidait dans l’évaluation de la pertinence à répéter les séances d’hémoperfusion (l’amlodipine étant une molécule à demi-vie longue et haut volume de distribution, avec haut risque de relargage tissulaire). Prévenu, le laboratoire a utilisé une gamme d’aténolol et d’amlodipine dans les conditions du screening pour réaliser les mesures sériques de ces 2 médicaments en 24/24. Ce sont au total 4 séances d’hémoperfusion qui seront réalisées, guidées par les taux sériques (38 dosages d’aténolol et d’amlodipine ; délai moyen entre le prélèvement et le rendu de résultat de 3heures) permettant un sevrage progressif des amines et une sortie du service du patient à J6.
Discussion/Conclusion |
Le criblage par CL-SMHR en 24/24 représente probablement l’avenir de la toxicologie analytique d’urgence compte-tenu de ses capacités à constituer un outil adaptable à la quantification en urgence de xénobiotiques, dans un souci de collaboration clinico-biologique accrue, en adéquation avec les contraintes de monitoring clinique (reprise ou non d’une épuration, notamment).
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 33 - N° 1
P. 18-19 - mars 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’achat d’article à l’unité est indisponible à l’heure actuelle.
Déjà abonné à cette revue ?