Que savons-nous de la toxicité récréative du protoxyde d’azote ? Une réponse des Hauts-de-France - 26/02/21
Résumé |
Objectif |
Décrire les intoxications graves associées au mésusage récréatif de protoxyde d’azote rapportées aux centres de vigilance des Hauts-de-France.
Historique des cas |
Depuis la fin 2018 de nombreux cas d’abus de protoxyde d’azote sont rapportés dans la région des Hauts-de-France, parmi lesquels de nombreux cas graves d’intoxication [1 ].
Méthodes |
Collecte des intoxications graves associées à l’usage récréatif de protoxyde d’azote, rapportées aux centres de vigilance des Hauts-de-France (centres d’addictovigilance, de pharmacovigilance et centre antipoison) du 01 janvier au 31 octobre 2019.
Résultats |
Quinze cas ont été rapportés, dont 14 dans le Nord (1 dans la Somme), chez 5 femmes et 10 hommes, âgés de 18 à 34 ans. Il existait une neuro-toxicité dans les 15 cas (5 scléroses combinées de la moelle, 12 atteintes neurologiques périphériques dont 2 atteintes mixtes), une toxicité neuro-psychiatrique suspectée (psychose, désorientation spatiale) et cardio-respiratoire suspectée (embolie pulmonaire) dans 2 cas. Les cas d’atteinte neurologique étaient associés à des consommations régulières, prolongées ou massives, dans 10 cas. Dans un cas de consommation légère et intermittente, les paresthésies ont duré 6jours, résolutives à l’arrêt des consommations. Dans 2 cas les paresthésies sont survenues après une première prise en charge médicale pour une atteinte non neurologique (neuro-psychiatrique et cardio-respiratoire). Dans un cas il existait une pharmacodépendance authentifiée addictologiquement, avec des consommations prolongées et massives.
Discussion |
La principale toxicité détectée est neurologique, cependant dans deux cas elle était neuropsychiatrique ou cardiorespiratoire. Si elle est le plus fréquemment associée à des consommations régulières et/ou prolongées et/ou massives, elle peut survenir même pour des consommations plus légères ou intermittentes. Une fois repérée le consommateur doit bénéficier d’une information claire concernant les risques de complications et une prise en charge thérapeutique adaptée, aux risques de voir se constituer une neuro-toxicité grave ou avec séquelles. Les consommations doivent être évaluées au plan addictologique afin de correctement prendre en charge une éventuelle pharmacodépendance, risquant de pérenniser une consommation devenant alors régulière et/ou prolongée, facteur de risque de développer une atteinte neurologique grave.
Conclusion |
Le mésusage récréatif de protoxyde d’azote est à l’origine de complications graves, notamment neurologiques, quels que soient les niveaux de consommations. En cas de non repérage, d’information ou de prise en charge, ce mésusage peut entraîner des complications graves ou des séquelles.
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Vol 33 - N° 1
P. 28 - mars 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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