Étude des erreurs médicamenteuses chez le sujet âgé rapportées au Centre Antipoison de Lille - 26/02/21

Résumé |
Objectifs |
Les erreurs médicamenteuses sont des événements fréquents à l’origine d’effets indésirables ou de risques dont les conséquences humaine et financière peuvent être lourdes, d’autant plus qu’elles concernent le sujet âgé. Les objectifs de notre étude étaient de quantifier et de caractériser les erreurs médicamenteuses concernant des sujets âgés de plus de 65 ans rapportées au Centre Antipoison et de Toxicovigilance (CAPTV) de Lille pour la région Hauts-de-France.
Méthodes |
Les erreurs médicamenteuses déclarées par téléphone au CAPTV de Lille sur la période du 1er janvier 2010 au 31 décembre 2016 ont été analysées de manière rétrospective.
Résultats |
Au total, 3249 erreurs médicamenteuses ont été rapportées sur les 6 années de l’étude, soit une moyenne de 541,5 cas/an. Les patients concernés avaient un âge moyen de 78 ans, avec une nette prédominance féminine (68,9 %). Les erreurs médicamenteuses survenaient au domicile dans 76 % des cas (n=2469). Elles impliquaient une ou plusieurs spécialités pharmaceutiques appartenant aux médicaments du système cardiovasculaire (30,6 %), du système nerveux (27,4 %) et/ou du système digestif et métabolisme (11,6 %). Les médicaments psychodysleptiques (14,5 %) et les médicaments du système rénine-angiotensine-aldostérone (14,3 %) étaient les plus représentés. Les erreurs liées à l’administration, et notamment les erreurs de dose, étaient les plus fréquentes (34,6 % des cas), suivies par les erreurs de médicaments (26,4 %). Dans 74,7 % des cas, les patients sont restés asymptomatiques ou l’évolution a été sans séquelle. Sept décès ont cependant été rapportés, dont 5 directement imputables à l’erreur médicamenteuse. Parmi les 5 décès, 3 étaient liés à une erreur impliquant un digitalique, 1 impliquant du celecoxib et un impliquant un surdosage en benzodiazépines chez une personne en fin de vie.
Discussion |
Les résultats de cette étude amènent au constat que la gestion des médicaments au domicile du sujet âgé n’est pas encore assez sécurisée. Sensibiliser et former l’ensemble des professionnels de santé intervenant auprès de cette population fragile ainsi que promouvoir le signalement systématique des cas devraient permettre de diminuer le risque voire de l’éviter.
Conclusion |
Les données concernant l’erreur médicamenteuse en secteur de ville sont encore peu accessibles. Cette étude souligne le rôle que peuvent avoir les CAPTV dans le recueil de ces données, le signalement et la gestion de l’erreur en ville.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 33 - N° 1
P. 28 - mars 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?
