L’utilisation des SMS (short messaging system) pourrait faciliter le suivi des patients pris en charge par les centres antipoison. Néanmoins il faut mettre en perspective l’utilisation de cet outil par rapport au rappel téléphonique de suivi encore majoritairement utilisé. Nous nous sommes intéressés à comparer le suivi des patients par rappel téléphonique (TEL) et l’envoi de SMS entre le mois de février et mars 2019 [1Enaud N. Comparaison entre le suivi par sms et par appel telephonique des patients pris en charge par le centre anti-poison de Bordeaux. Thèse de Médecine  Bordeaux: Université de Bordeaux (2010). 

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Les patients inclus étaient ceux qui 1. Étaient asymptomatiques ou qui présentaient des symptômes mineurs au moment de l’appel 2. Qui avaient un numéro de téléphone portable 3. Ne nécessitaient pas de consultation médicale à l’appel 4. Qui avaient donné leur accord (enregistrement de l’appel comme preuve). Le lendemain de l’appel initial, les patients recevaient soit un appel téléphonique soit un SMS avec un texte prédéfini leur demandant de leurs nouvelles. La réponse au SMS était lue par un infirmier formé, et le dossier complété. En fonction de la réponse (nouveaux symptômes, ou aggravation des symptômes), le patient était rappelé. En cas de non-réponse, le patient recevait un second SMS ou un second appel téléphonique le lendemain. L’analyse des résultats a été réalisée sur le logiciel R. La comparaison de variables entre les groupes a été réalisée avec un test de Wilcoxon pour les données quantitatives et un test de Chi² pour les données qualitatives. Les tests de corrélation ont été faits selon la méthode de Spearman pour les variables non paramétriques. Enfin, ont été réalisés des régressions logistiques. Une étude multivariée a montré que le sexe, l’âge et le type de suivi n’influencent pas ce résultat.

Sur les 1180 appels traités par le CAP de Bordeaux durant la période de l’étude, 835 patients ont été inclus. 441 ont été recontactés par l’envoi d’un sms et 394 par rappel téléphonique classique. Le taux de réponse par SMS a été équivalent à celui obtenu par téléphone (93,9 % dans le groupe SMS et 92,9 % dans le groupe TEL, pour un délai de réponse moyen de 3heures). Une réponse a été obtenue après une seule tentative de rappel dans environs 70 % des cas dans les deux groupes.

L’utilisation croissante des SMS dans de nombreux champs de la santé ainsi que le développement actuel de techniques de dialogues automatisées nous poussent à nous interroger sur l’optimisation de son emploi afin d’en faire un outil privilégié pour le suivi des patients pris en charge par les centres antipoison. Néanmoins, concernant le taux de réponse, nous n’avons pas observé de différence entre les rappels téléphoniques et les SMS. Comme souligné par Langrand et al. [2Langrand J., Dufayet L., Dridi I., Lagrange F., Leture N., Lopes De Oliveira T., et al. Comment on « poison control centers and alternative forms of communicating with the public »: short messaging service (SMS) might also be useful for follow-up with patients who have contacted poison control centers Clin Toxicol (Phila) 2019 ; 1

Cliquez ici pour aller à la section Références], il parait maintenant important d’évaluer le coût de ces 2 modalités de suivi, notamment en terme de temps médical et/ou paramédical.