Intoxication au plomb par polycriblage de particules de plomb : étude de cas - 26/02/21
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Résumé |
Objectif |
L’objectif était de discuter les schémas thérapeutiques de chélation du plomb en cas d’exposition chronique suite à un criblage par particules de plomb.
Contexte |
Mme E.Z., et sa fille Mme G.R., ont été criblées de plomb en septembre 2018 après un accident domestique dans le cadre de pratiques culturelles d’exorcisme consistant en l’utilisation de vapeurs de plomb. Un contenant rempli de plomb a été posé sur une plaque chauffante, causant sa déflagration. Mme E.Z. a reçu de très nombreuses particules de plomb au contact des articulations thoraciques mais aussi de manière très profonde, notamment jusqu’à la plèvre. La première plombémie mesurée était de 411μg/L après l’accident. Mme E.Z. a bénéficié 2 chélations par EDTA IV puis elle a eu 4 protocoles de chélation par succimer (DMSA) 600mg 3 fois par jour, ce qui représente 16 semaines de chélation discontinue, avec chaque semaine 5 jours de traitements, soit 9000mg par semaine, et un total de 144 000mg de DMSA sur 12 mois, afin de maintenir la plombémie en dessous de 200μg/L, ce qui n’a pas été obtenu malgré ce traitement. Il n’a pas été possible d’extraire les éclats de plombs en contact avec les séreuses ni avec les articulations. La dernière plombémie mesurée en janvier 2020 est de 387μg/L. En janvier 2020 il a été proposé à la patiente de suivre un nouveau protocole de 6 semaines de chélation discontinue par DMSA 600mg 3 fois par jour, soit un total de 54 000mg de DMSA. Sa fille Mme G.R n’a pas nécessité de chélation mais a bénéficié de chirurgie pour extraire certains éclats de plomb, notamment situé près des articulations des mains. Il persiste malgré tout de nombreux éclats au niveau abdominal et surtout thoracique. La première plombémie mesurée en octobre 2018 était de 417μg/L, et la dernière plombémie mesurée en septembre 2019 est de 244μg/L. La question d’une chélation au long cours se pose devant l’impossibilité d’une chirurgie d’exérèse du plomb, et devant la persistance d’une plombémie de ce niveau.
Discussion |
Le succimer est utilisé per os pour le traitement des intoxications par le plomb et le mercure voire pour l’arsenic. Le succimer augmente l’élimination urinaire des métaux lourds, en formant des complexes stables hydrosolubles. Il n’a pas été retrouvé dans la littérature médicale de protocole de chélation pour les intoxications chroniques au plomb pour lesquelles la source de plomb ne peut pas être éliminée (cas du polycriblage). Un premier article datant de 2007 [1 ] a étudié l’effet à long terme de la chélation sur 48 mois mais les patients n’ont reçu au maximum que 4 semaines de chélation. Une étude de cas de 2011 [2 ] rapporte l’utilisation de succimer chez des patients ayant reçu des balles en plomb qui n’ont pas pu être retirées. Le 1er cas a été traité initialement par succimer 500mg 2 fois par jour pendant 2 semaines, puis succimer 100mg 2 fois par jour pendant 1 mois, puis à la dose de 100mg 1 fois par jour sur une période de 24 mois en continu, soit un total de 42 000mg de DMSA sur 25,5 mois, permettant de faire baisser la plombémie initiale de 230μg/L à 150μg/L. Des symptômes à type de nausées et asthénie ont persisté, sans qu’il n’ait été possible d’imputer la cause au traitement par succimer, à la plombémie, ou à une autre étiologie. Le second cas a été traité initialement par succimer 1000mg 2 fois par jour pendant 2 semaines, puis 100mg 2 fois par jour pendant 1 mois, puis par succimer à 100mg 3 fois par jour sur une période d’un an en continu, soit un total de 102 000mg de DMSA sur 13,5 mois permettant une baisse de la plombémie initiale de 290μg/L à 90μg/L. Il n’y a pas eu de symptômes rapportés.
Conclusion |
La chélation sur une longue durée a donné de bons résultats dans ces deux observations, mais les modalités exactes d’utilisation du succimer au long cours n’ont pas été formalisées dans la littérature.
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Vol 33 - N° 1
P. 32-33 - mars 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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