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Importance de la consommation de « chimique » dans les départements français de l’Océan Indien - 26/02/21

Doi : 10.1016/j.toxac.2020.10.077 
Ruben Goncalves 1, , David Mété 2, Adrien Maillot 3, Alexandre Peyré 4, Sophie Bastard 5, Ali Youssouf 6, Guillaume Brouessard 7, Patrice Combe 8, Nadège Castaing 1, Ghada Miremont-Salamé 9, Mathieu Molimard 1, Karine Titier 1, Amélie Daveluy 9
1 Laboratoire de pharmacologie-toxicologie, service de pharmacologie médicale, CHU de Bordeaux, Inserm, Bordeaux Population Health Research Center, Team Pharmacoepidemiology, UMR 1219, Bordeaux, France 
2 Service d’addictologie, CHU Félix-Guyon, Saint-Denis, Réunion 
3 Dispositif ToxicoVigilance Océan Indien, CHU Félix-Guyon, Saint-Denis, Réunion 
4 Centre d’addictovigilance, service de pharmacologie médicale, CHU de Bordeaux, Bordeaux, France 
5 Laboratoire de biochimie médicale, CHU Félix-Guyon, Saint-Denis, Réunion 
6 Service d’addictologie, CH Mayotte, Mamoudzou 
7 CSAPA Kaz Oté, Saint-Paul, France 
8 Laboratoire de Biologie médicale, CH Mayotte, Mamoudzou 
9 Centre d’addictovigilance, service de pharmacologie médicale, CHU de Bordeaux, Inserm, Bordeaux Population Health Research Center, Team Pharmacoepidemiology, UMR 1219, Bordeaux, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

« Chimique » ou « chamane » est le nom donné dans l’océan Indien aux cannabinoïdes de synthèse (CS), fumés dans des cigarettes artisanales. Les premiers cas ont été observés à Mayotte en 2015, majoritairement chez des adolescents et jeunes adultes, puis à la Réunion en 2018 où un circuit spécifique a été mis en place avec un laboratoire de toxicologie spécialisé afin de confirmer les substances impliquées. Les autorités régionales et nationales ont été alertées du problème. Cette étude fait le point sur la situation en 2018 et 2019.

Matériel et méthodes

Une première analyse descriptive rétrospective a été réalisée à partir des données locales et nationales d’addictovigilance depuis 2018. Une seconde a aussi été réalisée aux urgences du CHU de la Réunion à partir du codage CIM10 de juin à septembre 2019. Les analyses toxicologiques (échantillons d’urine/sang) ont été réalisées en spectrométrie de masse haute résolution (UPLC-HRMS) avec un détecteur de type Xevo XS G2 QTOF (Waters, USA).

Résultats

Les données issues de l’addictovigilance représentent 37 cas de consommation de « chimique » en provenance de la Réunion (services des urgences et addictologie), soit 7 femmes et 30 hommes (âge médian : 25,5 ans ; [15–67]). Les effets observés étaient principalement des troubles du comportement (n=20) et des troubles liés à l’usage (n=7). Une analyse toxicologique a été effectuée dans 32 cas : un ou plusieurs CS (par exemple 5F-MDMB-PICA, 5F-ADB, 5F-AMB) ont été identifiés dans 6 cas. Les données de toxicovigilance représentent 17 hommes et 1 femme qui se sont présentés aux urgences après avoir consommé de la « chimique » (âge médian : 23,5 ans ; [13–77]). Dans 4 cas, les patients pensaient n’avoir consommé que du tabac ou du cannabis. En France métropolitaine, 4 cas de consommation « chimique » ont été signalés aux centres d’addictovigilance, parfois avec la notion de consommation à l’insu du sujet.

Discussion/Conclusion

La diffusion large et rapide de la « chimique » dans l’Océan Indien est un problème de santé publique qui nécessite la sensibilisation des autorités sanitaires locales et nationales. L’identification toxicologique de ces nouvelles substances apparaît comme indispensable pour faire le lien entre la nature des substances consommées et les risques liés à leur consommation.

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Vol 33 - N° 1

P. 36 - mars 2021 Retour au numéro
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  • Résultats d’analyses d’e-liquides dans un laboratoire de toxicologie : ce sont souvent des cannabinoïdes de synthèse
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