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Ingestion de billes de polymères super-absorbants: étude observationnelle rétrospective des cas rapportés aux centres antipoison en France pendant 10 ans et revue de la littérature - 26/02/21

Doi : 10.1016/j.toxac.2020.10.024 
W. Caré 1, , A. Bretonneau 2, H. François-Coridon 3, J. Manel 4, I. Blanc-Brisset 5, N. Paret 6, D. Vodovar 1, J. Langrand 1
1 Centre antipoison et de toxicovigilance de Paris, hôpital Fernand-Widal, Paris, France 
2 Service de réanimation et soins continus pédiatriques, CHU de Martinique, Fort-de-France, France 
3 Service de chirurgie infantile, CHU de Martinique, Fort-de-France, France 
4 Centre antipoison et de toxicovigilance Est, hôpital Central, CHRU de Nancy, France 
5 Centre antipoison et de toxicovigilance de Bordeaux, CHU Pellegrin Tripode, Bordeaux, France 
6 Centre antipoison et de toxicovigilance de Lyon, Hospices Civils de Lyon, Lyon, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

Les billes de polymères super-absorbants (PSA) ont la capacité d’absorber l’eau jusqu’à plusieurs centaines de fois leur poids sec. Développées en milieu agricole avant de trouver d’autres applications, leur commercialisation sous forme d’éléments décoratifs ou de jeux est récente. En raison de leur caractère attractif, le risque d’ingestion par les enfants est élevé. Notre objectif était de décrire l’évolution du nombre de cas d’ingestion de billes de PSA en France et leur évolution clinique.

Méthodes

Étude observationnelle rétrospective sur une période de 10 ans (du 1er janvier 2010 au 31 décembre 2019) portant sur tous les cas d’exposition par ingestion de billes de PSA collectés par les centres antipoison en France.

Résultats

Pendant la période d’étude, les centres antipoison français avaient collectés 1 924 143 cas toutes causes confondues, dont 968 735 (50,3 %) concernaient des enfants (âge<15 ans). On retrouvait 193 cas (0,01 %) d’ingestion de billes de PSA, dont 90 % par des enfants, avec une augmentation exponentielle statistiquement significative au cours de la période d’étude. Parmi les cas pédiatriques, l’âge médian était de 30 mois (0-180 mois). L’évolution au-delà de la 12e heure suivant l’ingestion était connue dans plus de 30 % des cas. Dans la majorité des cas (78,3 %), aucun retentissement n’était constaté. Dans les autres cas, la symptomatologie était absente ou bénigne (nausée, douleur abdominale), à l’exception d’un cas compliqué de décès chez une enfant âgée de 18 mois.

Discussion

Hormis ce cas de décès, les résultats de notre étude étaient comparables aux rares séries publiées à l’international par les centres antipoison. L’ingestion d’une bille de PSA ne se complique que parfois de troubles digestifs bénins et rapidement résolutifs [1]. Pourtant, certaines billes vendues comme jouets ont été retirées du marché aux USA et en Australie suite à la survenue de cas d’occlusion intestinale aiguë après ingestion. Dans la littérature, nous avons retrouvé 27 cas publiés d’occlusion intestinale aiguë ayant nécessité une extraction endoscopique ou chirurgicale, dont 1 cas de décès. Il s’agissait toujours d’enfants en bas âge (âge médian: 15 mois (6-22 mois)). L’analyse de ces cas souligne la difficulté diagnostique en raison du caractère radiotransparent de ces corps étrangers. L’intérêt d’examens d’imagerie tels que l’échographie et la tomodensitométrie abdominales et la prise en charge chirurgicale sont précisés [2].

Conclusion

Au cours des 10 dernières années, on observait une augmentation exponentielle du nombre de cas rapportés d’ingestion de billes de PSA en population pédiatrique en France. Les complications étaient rares mais de gravité élevée. Après revue de la littérature, nous expliquons comment prédire le risque d’occlusion selon la taille de la bille et proposons une stratégie de prise en charge en pratique clinique.

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Vol 33 - N° 1

P. 7-8 - mars 2021 Retour au numéro
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  • Epidémiologie des intoxications par des médicaments ou des substances psychoactives en pédiatrie : étude rétrospective de 2013 à 2018 au CHU de Bordeaux
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