Intoxication médicamenteuse pédiatrique iatrogène par le phosphore - 26/02/21
, G. Le Roux 2, J. Langrand 3, E. Puskarczyk 1, N. Petitpain 4, C. Tournoud 1| pages | 2 |
| Iconographies | 0 |
| Vidéos | 0 |
| Autres | 0 |
Résumé |
Objectif |
Les surdosages médicamenteux par erreur de prescription, de dispensation, de dilution ou d’administration sont plus fréquents en pédiatrie, notamment en raison de la forme galénique non adaptée à une posologie de petit poids corporel. Nous rapportons trois cas de surdosage en phosphates inorganiques dont un fatal, dans le contexte d’une hypophosphorémie. Une telle supplémentation est nécessaire chez le nouveau-né, notamment dans un contexte de prématurité.
Méthode |
Recherche des cas dans la base nationale des cas du système d’information des centres antipoison. Description des cas cliniques et du mécanisme d’action toxicologique (Tableau 1).
Description des cas/Discussion |
Les données cinétiques du phosphore restent encore mal connues chez l’homme ; une étude au 32P* chez le porc évalue le pic d’absorption à 1h et la demi-vie d’élimination à 4h avec une biodisponibilité de 71 % [1]. Un surdosage conduit à une perturbation majeure de l’équilibre phosphocalcique. L’augmentation de la phosphorémie s’accompagne d’une hypocalcémie profonde par la formation de phosphate de calcium insoluble. L’intoxication aiguë conduit principalement à des atteintes hépatique, rénale et neurologique avec convulsions, contractures musculaires et spasme glottique. Les effets cardiaques associent troubles du rythme (extrasystoles ventriculaires, tachycardie et/ou fibrillation ventriculaire, torsades de pointes), troubles de la conduction (QTc allongé, phénomènes de ré-entrées), diminution de la force contractile du myocarde conduisant à une défaillance cardiaque aiguë voire à une dissociation électro-mécanique [2].
Conclusion |
Les surdosages en phosphates inorganiques sont rares mais de pronostic sévère. Les conséquences de l’hyperphosphorémie sont celles de l’hypocalcémie profonde induite, conduisant à des troubles métaboliques, neuromusculaires et cardiaques sévères. La survenue d’erreur de dosage, par l’utilisation des formes médicamenteuses non destinées à l’enfant reste difficile à écarter totalement. Lorsqu’un fractionnement ou une dilution extemporanée est inévitable, un protocole strict et consensuel et un double contrôle paraissent utiles pour les prescripteurs et les soignants.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 33 - N° 1
P. 8-9 - mars 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’achat d’article à l’unité est indisponible à l’heure actuelle.
Déjà abonné à cette revue ?
