Cas groupés de dermatites lié à l’exposition à la sève de figuier chez des enfants, Mai 2019 - 26/02/21
, N. Franchitto 2, C. Roy 3, A. Ung 4, C. Inchausti 5, S. Vandentorren 1, M. Labadie 6Résumé |
Objectif Au cours d’une classe verte en Charente-Maritime en mai 2019, plusieurs des 48 élèves participants âgés de 6 à 7 ans, ont déclaré des atteintes cutanées sévères sur les mains ou sur les jambes au retour du séjour. L’objectif était de décrire cet épisode d’intoxication collective.
Méthodes |
Une investigation épidémiologique et clinique a été menée en collaboration avec les services d’urgence concernés, le CAPTV, Santé publique France, le SAMU et l’ARS, pour identifier la cause de ces atteintes.
Résultats |
Au total, entre le 25 et le 26 mai 2019, 5 enfants ont été hospitalisés avec comme signes cliniques : des placards inflammatoires érythémateux à très érythémateux, une dermohypodermite avec phlyctènes et des œdèmes douloureux localisés au niveau des mains ou des membres inférieurs sans autres signes cliniques. L’investigation auprès de l’institutrice a mis en évidence une exposition prolongée à des figuiers en plein soleil, présents sur le site d’accueil des enfants. Après échange entre le SAMU, les Centres hospitaliers concernés (pédiatre, urgentistes), Santé publique France et le Centre antipoison territorial, le diagnostic de phytophotodermatose due à l’exposition à la sève du figuier a été posé. Au total, les enfants ont bénéficié d’un traitement symptomatique avec des pansements et des antibiotiques. Le suivi a été effectué par le centre antipoison à partir de photos des lésions envoyées chaque jour en collaboration avec les médecins traitants. Tous les enfants sont rentrés à domicile jusqu’à trois jours après l’hospitalisation.
Discussion/Conclusion |
La sève de figuier contient des furocoumarines (psoralènes) phototoxiques dont le mécanisme majeur est la génotoxicité de ces psoralènes qui se fixent sur les bases pyrimidiques de l’ADN. Le second mécanisme est l’interaction des psoralènes avec l’oxygène créant des radicaux libres au niveau cellulaire (derme et épiderme). Les dommages cellulaires se traduisent par de l’érythème, de l’œdème et un décollement cutané (bulles et vésicules). La dangerosité de certaines plantes doit être connue et une information grand public doit être réalisée. Aussi, il faut souligner la bonne collaboration nécessaire entre public, professionnels de santé et toxicologues cliniciens des CAPTV dont l’expertise facilite l’identification et, dans des intoxications plus graves, la prise en charge et le suivi des patients.
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Vol 33 - N° 1
P. 9 - mars 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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