L’arthroplastie de tête radiale (ATR) est une option thérapeutique dans les fractures comminutives de la tête radiale, notamment en cas de luxation du coude associée. Alors que les résultats cliniques des ATR sont bien documentés, l’incidence de l’arthrose post-traumatique du coude après ATR et les facteurs favorisants sont peu connus.

Déterminer l’incidence de l’arthrose post-traumatique du coude (huméro-ulnaire et condylo-radiale) après ATR et identifier des facteurs prédictifs.

Tous les patients ayant bénéficié d’une ATR dans notre institution entre 2008 et 2016 ont été inclus rétrospectivement. Les critères d’inclusion étaient : ATR de première intention, fracture récente de la tête radiale, fracture isolée ou associée à une luxation du coude, recul minimum d’un an, examen clinique et radiographique au dernier recul. Les critères d’exclusion étaient : arthrose du coude préexistante, changement d’ATR, fractures multiples au membre supérieur homolatéral ou polytraumatisme. L’évaluation au dernier recul comportait un examen clinique (amplitudes articulaires et Mayo Elbow Performance Score–MEPS) et des radiographies standards. Des corrélations statistiques ont été recherchées entre l’incidence et la sévérité de l’arthrose et différents facteurs de risque potentiels.

Un total de 73 ont été inclus pour l’analyse, d’âge moyen 56 (21–85) ans. Les types de lésions étaient : 41 triades terribles, 15 fractures isolées de tête radiale, 11 fractures de Monteggia, 6 fractures-luxations transolécrâniennes. Le recul moyen était de 3,4 (1–10,9) ans. De l’arthrose sur les radiographies au dernier recul était retrouvée sur le compartiment huméro-ulnaire dans 55,7 % des cas et sur le compartiment condylo-radial dans 72,5 % des cas. Une corrélation statistique a été retrouvée entre la présence d’une arthrose huméro-ulnaire au dernier recul et : l’arc de mobilité en flexion-extension (p=0,003), le MEPS (p<0,001), la durée d’immobilisation (p=0,03) et la présence d’une subluxation postérieure sur la radiographie post-opératoire immédiate (p=0,012). Une corrélation statistique a été retrouvée entre la présence d’une arthrose condylo-radiale au dernier recul et : l’arc de mobilité en flexion-extension (p=0,0054), le positionnement de la PTR (p<0,01), le caractère monopolaire (p=0,027).

L’incidence de l’arthrose du coude après ATR retrouvée dans notre série était respectivement de 55,7 % sur le versant huméro-ulnaire et 72,5 % sur le versant condylo-radial. Le positionnement de l’ATR, une subluxation postérieure en postopératoire et la durée d’immobilisation étaient significativement associés à la survenue d’une arthrose.

IV ; Série de cas sans groupe témoin.