The demography of the French dermatologists has been declining for several years, and this decline will continue. Teledermatology is often presented as one of the possible solutions to meet consultation needs and is already used in various contexts. Yet, some authors have specified that telemedicine is not an adaptation of medicine to technology, but a new radically different practice, and that these differences should be explored before generalising its use.

The aim of this study was to characterise the current teledermatology practices, especially their benefits and limitations compared to face-to-face consultations.

A qualitative study was conducted in the Pays-de-la-Loire region based on semi-structured interviews of 9 dermatologists, from March to May 2020. Interviews were recorded and a thematic analysis was performed.

The number of teledermatology consultations increased sharply due to the COVID-19 pandemic, showing its potential, but also its limitations. Dermatologists reported an effective procedure, given that it helped to regulate patient flow. It allowed identifying urgent needs and providing rapid advice when the situation allowed it. However, they also reported a poorly stimulating practice for dermatologists, and a feeling of frustration due to diagnostic and therapeutic incompleteness. This feeling was reinforced by a weakened relationship with patients. They estimated that the use of teledermatology will increase and recommended to continue to use it as a tool within a local network of known professionals. They stressed the need to identify the type of procedures that can be done by teledermatology, especially in a context of possible concurrence with artificial intelligence.

Teledermatology was perceived as an imperfect solution to the medical desert issue. It allowed optimising the medical time, but weakened the physician–patient relationship, with diagnostic and therapeutic frustrations. Dermatologists recommend considering teledermatology and dermatology as complementary and not competitive, within a local network of known professionals.

La démographie dermatologique est en baisse depuis plusieurs années, et cette baisse va se poursuivre. Pour répondre aux besoins de consultation, la télédermatologie est souvent présentée comme une des solutions possibles. Celle-ci est déjà utilisée dans de nombreux contextes. Pourtant, certains auteurs indiquent que la télémédecine n’est pas une simple adaptation de la médecine à la technologie, mais bien une pratique radicalement différente, et qu’il faut explorer ces différences avant de la généraliser.

L’objectif principal était de caractériser les pratiques télédermatologiques actuelles, notamment leurs avantages et leurs limites vis-à-vis de la pratique dermatologique en présentiel.

Nous avons réalisé une étude qualitative par entretiens auprès de 9 dermatologues, libéraux et hospitaliers exerçant dans les Pays-de-la-Loire de mars à mai 2020. Nous avons ensuite pratiqué une analyse thématique.

L’épidémie de COVID-19 a augmenté brutalement le nombre d’actes de télédermatologie ; elle a montré les potentialités, mais aussi les limites de cette pratique. Les dermatologues indiquent une procédure efficace, au sens où elle permet de réguler les flux de patients. Elle permet notamment d’identifier les situations urgentes et de donner des avis rapides quand la situation le permet. La contrepartie est une pratique faiblement stimulante pour le dermatologue, accompagné d’un sentiment de frustration du fait d’une incomplétude diagnostique et thérapeutique. Cette frustration est renforcée par un appauvrissement de la relation avec le patient. Les dermatologues projettent une augmentation de cette pratique et préconisent de la maintenir comme un outil au sein d’un réseau local de professionnels connus. Ils indiquent la nécessité de caractériser les actes possibles à faire en télédermatologie, et ce d’autant plus rapidement que le rôle du télédermatologue paraît concurrencé par l’intelligence artificielle.

La télédermatologie est vue comme une réponse imparfaite à la problématique des déserts médicaux. Elle permet une optimisation du temps médical, mais implique un appauvrissement de la relation de soins, ainsi qu’une frustration diagnostique et thérapeutique. Pour compenser ces inconvénients, les dermatologues préconisent de ne pas mettre en concurrence la dermatologie et la télédermatologie, mais de les voir comme complémentaires au sein d’un réseau local de professionnels.