Precurseurs de l’oxybate de sodium (GHB) en France : gammabutyrolactone (GBL) et 1-4 butanediol (1,4-BD) - 10/04/21

et le Réseau des centres d’addictovigilance
Résumé |
Introduction |
En 2011, un arrêté a interdit la vente et la cession au public des précurseurs de l’oxybate de sodium (GHB) : la gammabutyrolactone (GBL) et le 1,4 butanediol (1,4-BD), en tant que matières premières, ainsi que des produits manufacturés en contenant une concentration supérieure à 10 % et/ou un volume de plus de 100 ML. Un point réalisé par le Réseau des centres d’addictovigilance en 2012, a montré que cela n’avait pas eu d’influence sur le nombre de cas d’intoxications ou de dépendance. En 2018, l’augmentation des intoxications au GBL, son usage banalisé dans le contexte du chemsex mais aussi en milieu festif, a conduit à analyser de nouveau les données disponibles.
Méthodes |
Le centre d’addictovigilance de Bordeaux a sollicité l’ensemble du réseau afin de recueillir les cas d’abus et de dépendance rapporté avec la GBL, le 1,4-BD et le GHB entre le 5/11/2012 et la 31/06/2018 ainsi que les données des outils d’addictovigilance. Une recherche bibliographique a été réalisée.
Résultats |
341 cas ont été notifiés, pour la plupart des intoxications (66 %). Treize décès ont été recensés. Trois mineurs ont été soumis chimiquement par du GHB/GBL. Pour la première fois, le 1,4-BD a été signalé. Sur l’ensemble de la période, on observe une augmentation inquiétante du nombre des cas graves, et ce pour la plupart des outils du réseau : augmentation des décès, des intoxications accidentelles, des cas de dépendance (13 %) et la persistance de son utilisation dans la soumission chimique. Dans 17,1 % des cas d’intoxication, le GHB/GBL est la seule substance consommée (dangerosité) ; sur les 7 décès recensés dans DRAMES, le GHB est retrouvé dans 5 cas comme seule substance responsable du décès. Ces tendances sont observées de la même façon au niveau international.
Discussion |
Cette nouvelle enquête confirme que l’arrêté de 2011 n’a pas eu d’influence et qu’il y a urgence à réglementer l’utilisation de la GBL, mais également le 1,4-BD qui doivent être considérés comme aussi dangereux que le GHB, classé sur la liste des stupéfiants depuis plusieurs années.
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Vol 76 - N° 2
P. 158 - mars 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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