Trente ans d’abus de néfopam en France - 10/04/21
et le Réseau français des Centres d’addictovigilance
Résumé |
Introduction |
La consommation de néfopam est en constante augmentation en France. Les objectifs de cette étude sont de quantifier l’intensité du signal de pharmacodépendance, d’identifier les populations à risque et les facteurs de risque de survenue.
Méthodes |
L’ensemble des cas graves et non graves d’abus, de pharmacodépendance, d’usage détourné, de surdosage et de syndrome de sevrage rapportés en France depuis 1988, ont été analysés, ainsi que des données de remboursement du néfopam (Echantillon Généraliste des Bénéficiaires) sur la période 2006-2017.
Résultats |
Le profil de pharmacodépendance du néfopam s’apparente à celui d’un psychostimulant. L’analyse de la littérature et des notifications spontanées confirme le risque d’abus et de dépendance sous néfopam. En plus d’un terrain psychiatrique fréquent (dépression, psychose, anxiété), près de la moitié des patients présente des antécédents de troubles addictifs, dont plus d’un tiers une dépendance aux opioïdes. Pour près de la moitié des 120 cas rapportés, l’effet indésirable principal est une dépendance et la fréquence des effets graves parmi les effets rapportés est supérieure à 40 %. Près de 70 % des cas d’abus ou de dépendance rapportés, concernent la douleur chronique, ce qui explique, en partie, les prises prolongées. Par ailleurs, l’analyse des données de remboursement du néfopam en population générale, montre qu’un français sur deux ayant une prescription de néfopam, présente une douleur chronique. Pourtant, le néfopam est uniquement indiqué dans le traitement des affections douloureuses aiguës. La question de la limitation de la durée de traitement à 28jours se pose donc. Bien qu’elle ne semble pas associée à un plus grand risque d’abus ou de dépendance, la prise du produit par voie orale est un usage hors AMM, très fréquent, qui mérite d’être encadré.
Discussion |
En France, la prescription hors AMM du néfopam est d’autant plus regrettable qu’elle contribue au développement des cas d’abus et de dépendance.
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Vol 76 - N° 2
P. 167 - mars 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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