Décès en relation avec l’abus de médicaments et de substances (DRAMES) : état des lieux en Ile de France entre 2014 et 2018 - 10/04/21

Résumé |
Introduction |
La surveillance des décès en lien avec l’usage de substances psychoactives (SPA), à travers l’enquête DRAMES, est une des missions majeures du réseau d’Addictovigilance. La région Ile de France (IDF) est la région qui recense le plus de décès en relation avec l’abus de SPA. De par sa population importante (20 %), ses spécificités locales d’usage de SPA, une évaluation locorégionale de la mortalité semble primordiale.
Méthodes |
Une analyse des décès DRAMES survenus sur le territoire du CEIP-A de Paris (IDF et Centre Val de Loire [CVDL]) a été réalisée sur la période 2014-2018. L’objectif de cette étude est d’observer l’évolution du nombre de décès par substances et de les mettre en perspective par rapport aux données nationales.
Résultats |
Le nombre de cas de décès IDF-CVDL augmente chaque année avec en moyenne 82 décès/an (n total=407) et concernent des hommes (84,0 %) d’un âge moyen de 39 ans [16-71]. Ils représentent 19,3 % des décès nationaux et sont localisés en IDF (94,0 %). La majorité de ces décès (53,0 %) est liée uniquement à des substances non médicamenteuses (SNM) alors qu’au niveau national, les substances médicamenteuses (SM et SM+SNM) sont les plus impliquées (57,0 %). La cocaïne devient en 2016 la première SNM imputée dans les décès en IDF (+12 % par rapport au taux national) avec un effet genre remarquable (43,0 % des femmes versus 29,0 % des hommes). Les nouveaux produits de synthèse (NPS) sont détectés à partir de 2015 et restent stables (6 %). Concernant les SM (SM et SM+SNM), la méthadone est la première substance impliquée avec une évolution stable (25,0 %) et un taux inférieur au taux national. Les médicaments opioïdes hors MSO viennent en deuxième position (morphine>tramadol).
Discussion |
Les résultats font ressortir la pertinence d’une étude régionale des décès en IDF. La spécificité cocaïne/crack est comparable à celle des données NotS de l’enquête nationale (38 % des notifications nationales). À l’instar de la surveillance renforcée de l’arrivée d’une crise des opioïdes, l’émergence des décès par NPS et le crack/cocaïne, imposent une vigilance ainsi qu’un programme de réduction de risques spécifiques et adaptés à chacune des populations concernées dans cette grande région qu’est l’IDF.
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Vol 76 - N° 2
P. 170 - mars 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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