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Antitussifs opiacés, les données d’addictovigilance avant et après le 12 juillet 2017 - 10/04/21

Doi : 10.1016/j.therap.2021.01.036 
Valérie Gibaja 1, , Emilie Jouanjus 2, 3, Juliana Tournebize 1, Maryse Lapeyre-Mestre 2, 3

et le Réseau Français d’Addictovigilance (French Addictovigilance Network, FAN)

1 Centre d’Évaluation et d’Information sur la Pharmacodépendance-Addictovigilance (CEIP-A) de Nancy, Centre Hospitalier Régional Universitaire de Nancy, 54035 Nancy, France 
2 Centre d’Évaluation et d’Information sur la Pharmacodépendance-Addictovigilance (CEIP-A), Service de Pharmacologie Médicale et Clinique, Centre Hospitalier Universitaire de Toulouse, Toulouse, France 
3 Inserm UMR 1027, Équipe de Pharmacoépidémiologie, Université Toulouse III Paul Sabatier, Toulouse, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Entre 2012 et 2017, des évènements graves, impliquant des spécialités antitussives codéinées et concernant des utilisateurs de 15 à 25 ans, ont été recensés par le réseau d’addictovigilance, conduisant à la publication de l’arrêté du 12 juillet 2017 rendant la prescription médicale obligatoire pour l’obtention, notamment, des dérivés codéinés. Nous présentons ici les données d’addictovigilance des spécialités antitussives à base de codéine, pholcodine, éthylmorphine ou noscapine sur la période de janvier 2012 à septembre 2018, pour évaluer les modifications éventuelles en termes d’usage, mésusage, abus ou dépendance, observées après le 12 juillet 2017.

Méthodes

Analyse des données de vente, des notifications (NotS) de cas cliniques et des données des enquêtes spécifiques d’addictovigilance.

Résultats

Les ventes des antitussifs codéinés ont diminué à partir de 2016, avec une chute marquée entre janvier et juillet 2017 ; 321 Nots ont été analysées, dont 287 codéine (89 %), 11 pholcodine (3 %), 23 éthylmorphine (7 %) et 0 noscapine. Près d’1/3 des cas ont été rapportés en 2017, suivis d’une franche diminution en 2018. Concernant la codéine, deux profils se distinguent : 1/hommes de 15 à 25 ans, présentant surtout un mésusage et recherchant un effet récréatif ou anxiolytique, 2/hommes de 40 à 65 ans, présentant une dépendance et des effets recherchés antalgiques ou auto-substitutifs. Concernant la pholcodine, les NotS rapportent majoritairement des mésusages et la moitié des cas concernent des jeunes de 15 à 25 ans. Pour l’éthylmorphine, les patients sont majoritairement masculins, d’âge moyen 41 ans, avec une proportion non négligeable de jeunes de 15 à 25 ans (9 cas sur 23). L’enquête OPPIDUM 2017 ne fait pas apparaître d’afflux de patients dans les structures spécialisées. Par contre, les données OSIAP montrent que le nombre d’ordonnances suspectes avec antitussifs opiacés a très fortement augmenté en 2017.

Discussion

Cette synthèse montre un impact important de l’arrêté de juillet 2017 sur l’utilisation des spécialités antitussives opiacées. Le problème n’a pas complètement disparu même s’il a beaucoup diminué. L’usage récréatif ponctuel a été probablement le plus impacté, mais il n’est pas sûr que les cas de dépendance aient été identifiés et pris en charge en conséquence.

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Vol 76 - N° 2

P. 174 - mars 2021 Retour au numéro
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