Complications bactériennes chez les usagers de drogues par injection - 10/04/21

Résumé |
Introduction |
Les usagers de drogues par voie injectable ont un risque important de développer des infections bactériennes, potentiellement graves liées à cette pratique [1 ].
Méthodes |
Nous avons procédé à une analyse de cas de complications bactériennes liées à l’utilisation de substances psychoactives par voie injectable. Ces cas proviennent d’une démarche pluridisciplinaire entre l’Équipe de liaison et de soins en addictologie (ELSA), les services d’addictologie et des maladies infectieuses et le centre d’addictovigilance. Elle a été réalisée sur les cas d’infections bactériennes liées à l’injection, survenus entre 2012 et 2018, pris en charge en milieu hospitalier.
Résultats 144 cas d’infections bactériennes ont été analysés chez 117 usagers (80 % de sexe masculin) d’âge médian 40 ans (IQR25-75 : 34-47). Vingt-et-un patients ont présenté plus d’un épisode d’infection entre 2012 et 2018 (18 %). Parmi tous les cas, 56 % étaient des infections locales et 44 % des infections systémiques. Dans 50 % des cas, il y avait au moins un abcès, 33 % une infection de la peau et des tissus mous, 20 % une bactériémie/sepsis, 17 % une endocardite et 16 % une infection ostéo-articulaire. Les injections étaient majoritairement quotidiennes (77 %) et intraveineuses (88 %). Plus de la moitié des patients ont injecté de la cocaïne (51 %) et/ou des opiacés (58 %). L’injection d’au moins deux substances différentes semble favoriser la survenue d’infections systémiques, principalement lors de l’injection de cocaïne avec un opiacé (p<0,050 ; hors médicaments de substitution aux opiacés). Durant la période, 4 décès imputables à une infection bactérienne ont été rapportés, tous secondaires à une infection systémique.
Discussion |
L’usage de substances psychoactives par injection est à l’origine d’un nombre important de complications bactériennes potentiellement sévères. Le recours à des injections répétées dans le temps était déjà connu comme pourvoyeur de développement d’infections mais il semblerait que la substance elle-même joue un rôle dans leur survenue. Des analyses plus précises sur les différents éléments favorisant le développement des infections sont nécessaires. Un renforcement des mesures de réduction des risques de ces patients doit permettre de limiter la survenue des infections, leur gravité ainsi que les rechutes.
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Vol 76 - N° 2
P. 180 - mars 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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