Jean Lhermitte, des hallucinations aux rêves - 11/04/21
pages | 2 |
Iconographies | 0 |
Vidéos | 0 |
Autres | 0 |
Résumé |
Jean Lhermitte (1877–1959) est nommé interne en 1900. Après son clinicat auprès de Fulgence Raymond, il travaille au laboratoire de neuropathologie de la Salpêtrière, qu’il finit par diriger. Au cours de la première Guerre mondiale, il rencontre le psychiatre Henri-Claude. Il est ensuite chef de service à l’hôpital Paul-Brousse (Villejuif) puis agrégé de la chaire de Clinique des maladies mentales. Sa carrière atypique est jalonnée de contributions importantes en neuropathologie, neurologie et psychiatrie. Pionnier de la neurologie comportementale, il postule que les “désordres de la sphère psychique [sont dus à] une modification fonctionnelle ou lésionnelle du système nerveux” (1923). Son approche est particulièrement innovante dans le domaine du sommeil, du rêve, des hallucinations et de leurs relations. Dès 1910, Lhermitte s’intéresse au sommeil et à ses troubles, en particulier la narcolepsie. Il observe des accès de sommeil et des hallucinations chez un sujet ayant une lésion tumorale de la région diencéphalique (1917) et plus tard chez des patients atteints d’encéphalite épidémique. En 1922, il décrit un syndrome associant hallucinations complexes à prédominance visuelle et troubles du sommeil, au décours de lésions vasculaires du mésencéphale. Ludo von Bogaert (1924) donne à ce syndrome le nom d’hallucinose pédonculaire (HP). Lhermitte et ses collaborateurs en publieront par la suite une dizaine de cas, synthétisés dans plusieurs revues et dans un livre majeur de Lhermitte consacré aux hallucinations (1951). Il donne une description phénoménologique précise de l’HP, et avance dès le début l’hypothèse novatrice que la lésion perturbe les connexions d’un centre “méso-diencéphalique” régulant l’éveil et le sommeil, permettant une dissociation des phénomènes “positif” (le rêve) et “négatif” (la suspension de la conscience) du sommeil. Bien que la physiopathologie de l’HP soit encore obscure, le modèle d’une lésion sous-corticale limitée agissant par des mécanismes complexes et impliquant in fine le cortex reste valide. Lhermitte est aussi un précurseur dans la caractérisation de ce que l’on appelle aujourd’hui la “dissociation d’états” (intrusion dans un état de veille ou de sommeil d’éléments appartenant à une autre état), dont il fournit plusieurs exemples dans ses nombreuses publications.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Rêve, Hallucinations, Histoire (médecine)
Plan
Vol 177 - N° S
P. S133-S134 - avril 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’achat d’article à l’unité est indisponible à l’heure actuelle.
Déjà abonné à cette revue ?