L’épilepsie post-accident vasculaire cérébral a été décrite pour la première fois en 1864 par Hughlings Jackson. Son incidence varie de 2 % jusqu’à 20 %. Celle-ci constitue une comorbidité considérable.

Étudier les caractéristiques cliniques des crises épileptiques post-accident ischémique cérébral (AIC), leur physiopathologie, ainsi que les modalités thérapeutiques.

Nous avons mené une étude rétrospective incluant les patients admis pour AIC entre 2009 et 2019, et qui ont présenté des crises épileptiques dans les suites de l’AIC. On a classé selon les critères de l’ILAE, les crises post-accident vasculaire cérébral (AVC) en crises précoces (dans les 7jours suivant l’AVC) et en crises tardives (après la 1^re semaine de l’AVC). Nous avons étudié les caractéristiques cliniques, thérapeutiques et évolutives.

Cinquante-deux patients ont été inclus. Quarante pour cent ont présenté des crises précoces et 60 % des crises tardives. Le délai moyen de survenue des crises précoces était de 0,5jours avec un pic de fréquence à H24, et était de 19,2 mois pour les crises tardives avec un pic de fréquence entre 6 et 11 mois. Les crises focales étaient notées dans 63 % des cas dont 79 % motrices. Quarante-sept patients ont reçu un traitement antiépileptique (90 %).

Les crises précoces sont secondaires aux troubles métaboliques à la phase aiguë de l’AVC. Les crises tardives sont liées à une organisation aberrante épileptogène de la zone cicatricielle. Il existe deux pics de fréquence : durant le premier jour après l’AVC, et entre 6 et 12 mois. La survenue d’une seule crise tardive constitue la seule recommandation d’utilisation de traitement antiépileptique.

Les AVC représentent la première cause d’épilepsie chez le sujet âgé. Son incidence varie selon les différentes études. Les modalités thérapeutiques des crises post-AVC restent jusqu’à ce jour encore débattues.