Plusieurs méta-analyses montrent l’intérêt de la thérapie Semantic Feature Analysis (SFA) pour réduire l’anomie de patients aphasiques. En revanche, rares sont les études l’ayant expérimentée pour des patients présentant une atteinte neurodégénérative. Nous nous sommes interrogées sur l’intérêt de cette thérapie pour une patiente présentant une aphasie primaire progressive (APP) sémantique au stade léger. Nous avons étudié en particulier ses effets sur la dénomination d’items traités et non traités, le discours semi-dirigé et la communication fonctionnelle. Le maintien des performances a été évalué à un mois post-thérapie. Dix-neuf séances d’une heure ont été effectuées, à raison de deux séances par semaine. Une version élaborée de la SFA (ESFA) a été utilisée, afin de faciliter le transfert au discours. En complément, un support a permis à la patiente de réaliser le protocole à domicile. Les vingt-deux items travaillés ont été choisis en fonction des besoins de la patiente. Une amélioration significative de la dénomination des items traités a été constatée, avec une augmentation de la vitesse et de la précision, sans généralisation toutefois aux items non traités reliés sémantiquement. Une tâche de discours semi-dirigé a permis d’objectiver une amélioration substantielle de la récupération lexicale des items traités, sans évolution pour les items non traités. Les performances en dénomination et en discours semi-dirigé pour les items traités se sont maintenues à un mois post-thérapie. Aucun changement dans la communication fonctionnelle n’a pu être mis en évidence. L’ESFA constitue un outil intéressant pour travailler l’aspect lexico-sémantique avec des patients présentant une pathologie neurodégénérative au stade précoce. Activer les traits sémantiques entourant un mot-cible conduirait à une forte activation du mot lui-même, augmentant la probabilité qu’il soit retrouvé. Cette thérapie sera avantageusement complétée par d’autres objectifs et moyens d’intervention.