Les manifestations douloureuses peuvent précéder ou inaugurer la maladie de parkinson (MP). Leur prévalence a été relativement sous-estimée dans la littérature.

L’objectif de notre travail était d’étudier les différents aspects de la douleur au cours de la MP afin d’aboutir à une classification d’ordre pratique.

Il s’agit d’une étude prospective des patients ayant une MP au service de neurologie de l’hôpital militaire principal d’instruction de Tunis sur une période de 10 ans (2009–2018). Les patients ont répondu à un auto-questionnaire qui caractérise la douleur selon sa description, sa topographie, la date de début et le rapport temporel entre la douleur et la prise de traitement antiparkinsonien. Les échelles utilisées sont l’UPDRS, l’EVA, le Mc Gill Pain Questionnaire et le DN4.

Le nombre de patients colligés était de 136 dont 58 patients présentent un syndrome douloureux. Nous avons distingué 4 types de douleurs : musculosquelettiques par excès de nociception (60 %), neuropathiques (76 %), douleurs liées aux fluctuations motrices et non-motrices (43 %) et autres types de douleurs. Cinquante-six patients étaient sous L-Dopa avec une dose moyenne de 588mg. La réponse du syndrome douloureux à la L-Dopa était variable en fonction de la symptomatologie.

Dans la littérature, différents types de douleur ont été définis sans qu’il n’y ait jusqu’à l’heure actuelle de classification claire et adaptée au clinicien. La plupart sont d’origine musculaire, suivies par les douleurs ostéoarticulaires et les douleurs neurogènes, un quart sont présentes au stade précoce de la maladie, un tiers ont des relations temporelles avec les fluctuations motrices.

Les douleurs chroniques sont sous-estimées au cours de la MP et peuvent causer un handicap fonctionnel chez de tels patients.