Il existe un grand polymorphisme des céphalées au cours des vascularites qui représentent parfois l’unique preuve de l’atteinte neurologique voire un mode de révélation de la maladie systémique.

Décrire le phénotype, l’étiologie et l’évolution des céphalées associées aux vascularites du système nerveux central (SNC) dans une série tunisienne et proposer une étiologie pour les céphalées inclassables.

Étude rétrospective descriptive incluant les patients céphalalgiques régulièrement suivis (janvier 2019–octobre 2020) pour vascularite du SNC. Chronologie, étiologie selon l’IHS et évolution des céphalées ont été précisées.

Vingt-six patients d’âge moyen=48,26 ans, sex-ratio (F/H)=2,71. Céphalées révélant la maladie : 50 %. Sept neuro-Goujerot, 6 neurolupus, 4 neuro-Behçet, 3 neurosarcoïdose, 2 maladies de Horton, 4 vascularites indéterminées. Étiologie : primaire (42,3 %) surtout céphalées de tension et secondaire (26,9 %) avec amélioration par le traitement de fond dans 85,7 %. Les céphalées étaient inclassables chez 5 patients, apparues après mise sous traitement. Une comorbidité psychiatrique était associée dans 53,8 %. Chronicisation des céphalées 92,3 %.

Les céphalées révèlent souvent les vascularites chez l’adulte. Savoir identifier les signes évocateurs d’une vascularite devant toute céphalée secondaire c’est éviter les complications neurologiques potentiellement graves sur le plan fonctionnel voire vital. Les céphalées primaires sont une comorbidité fréquente que la pathologie pérennise ainsi que la comorbidité anxio-dépressive. L’iatrogénie est à prendre en considération pour les céphalées inclassables.

Si certaines céphalées dans les vascularites sont non caractéristiques voire sans étiologie, elles restent à explorer car elles peuvent constituer à elles seules un mode de révélation de l’atteinte neurologique.