Les manifestations neurologiques de la syphilis sont polymorphes. Une atteinte médullaire dans le cadre de la neurosyphilis est une entité rare.

Nous rapportons le cas d’un patient de 50 ans ayant comme antécédents un chancre syphilitique, qui a été admis pour prise en charge d’un tableau de compression médullaire, évoluant sur 4 mois, et révélé cliniquement par une lourdeur des quatre membres et des troubles sphinctériens. Son IRM médullaire a mis en évidente une épidurite, au niveau de la cinquième vertèbre cervicale, compressive, avec une souffrance médullaire en regard. Le patient a été opéré, et a bénéficié d’une étude anatomopathologique de l’épidurite, dont le résultat a été compatible avec la neurosyphilis. Sa sérologie syphilitique a été positive. Un complément d’imagerie encéphalique a été réalisé, qui a révélé une lésion en temporal droit, compatible avec une gomme syphilitique. L’étude cytobactériologique du LCR a été normale. L’étude biochimique du LCR a trouvé une hyperprotéinorachie à 3,25g/L. Le patient a reçu un traitement injectable à base de pénicilline G, ainsi que la rééducation fonctionnelle motrice. L’évolution clinique et radiologique a été marquée par une amélioration très importante après 10 mois.

La gomme syphilitique du système nerveux central est rare. Le traitement repose sur un traitement bien adapté par la pénicilline G (ou les autres alternatives : ceftriaxone ou doxycycline). Une résection chirurgicale n’est indiquée qu’en cas d’HTIC (gomme encéphalique), de compression médullaire (gomme médullaire) ou de résistance au traitement antibiotique.

Le tableau clinique et radiologique de la neurosyphilis peut être varié. La particularité de notre observation est le mode de révélation de l’affection ainsi que la bifocalité de l’atteinte chez un patient immunocompétent.