Du fait de limites méthodologiques, les études épidémiologiques portant sur la prévalence de l’occlusion artérielle de la circulation antérieure dans les accidents ischémiques cérébraux (AIC) sont contradictoires.

Nous avons évalué l’incidence des AIC avec une occlusion artérielle proximale de la circulation antérieure accessible à une thrombectomie mécanique à l’aide d’un registre de population.

De 2013 à 2017, les patients présentant un AIC ont été identifiés de manière prospective parmi les habitants de Dijon à l’aide d’un registre de population. Tous les examens d’imagerie vasculaire ont été revus afin d’évaluer l’occlusion artérielle. Les taux d’incidence annuels globaux et par tranche d’âge des AIC et des AIC avec occlusion proximale ont été calculés pour la population dijonnaise et pour des populations standardisées.

Au total, 1060 cas d’AIC ont été enregistrés. Les informations sur l’imagerie artérielle était disponible dans 971 cas. Dans 167 cas (17 %) une occlusion proximale de la circulation antérieure était visible. Le taux d’incidence brut des AIC avec occlusion antérieure proximale était de 22 cas pour 100 000 habitants (IC95 % : 18–25), soit de 10/100 000 (IC95 % : 18–25) pour la population mondiale et de 23/100 000 (IC95 % : 19–26) pour la population européenne.

Nous avons considéré l’occlusion antérieure proximale conformément aux critères d’inclusion des essais cliniques randomisés sur la thrombectomie. Nous avons observé un taux d’occlusion plus faible (17 %) en comparaison de précédentes études, qui elles ne prenaient en compte que des patients hospitalisés, donc plus graves. La nature de notre étude a permis de surmonter ce biais de sélection.

Ces résultats seront utiles en termes de politiques de santé publique pour planifier les besoins en centres de traitements des AIC capables de pratiquer des thrombectomies mécaniques.