Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) demeurent un véritable problème de santé publique dans les pays en voie de développement de par les facteurs de risques modifiables non contrôlés, la prise en charge, le handicap non traumatique et la mortalité élevée.

Décrire les caractéristiques sociodémographiques, cliniques, paracliniques et évolutives des AVC au Tchad.

Nous rapportons une étude rétrospective de type descriptif d’une durée de 6 ans allant de janvier 2014 à décembre 2019, réalisée au CHU la Référence Nationale de N’Djamena.

Ont été inclus dans notre étude les dossiers complets des patients hospitalisés pour déficit neurologique focal non traumatique d’installation brutale. Les données sociodémographiques, cliniques, paracliniques, thérapeutiques et évolutives ont été colligées et analysées à l’aide du logiciel SPSS 2.0. Toute p-value<0,05 a été considérée statistiquement significative.

Sur 784 dossiers, 718 (sex-ratio H/F à 1,5) avaient répondu aux critères diagnostiques. L’âge moyen était de 57,4±11,7 ans. Les fonctionnaires et les ménagères étaient les plus représentés avec respectivement 44,4 % et 15,3 %. Le déficit moteur a dominé le motif de consultation avec 92,8 % des cas. Le délai de consultation moyen était de 119±105heures. L’hypercholestérolémie (72,1 %), l’alcool (51,8 %), l’hypertension artérielle (47,6 %) et le diabète (15,6 %) étaient les FR les plus retrouvés.

Trois cents soixante-cinq patients avaient réalisé un scanner cérébral parmi lesquels les AVC ischémiques étaient les plus retrouvés avec 66,3 % et l’AVC hémorragique avec 26,6 %. Le délai moyen d’hospitalisation était de 10,3±4jours. L’évolution était favorable dans 56,1 % de cas et le taux de décès était de 14,7 %.

La création d’une unité de soins intensifs pourrait réduire le taux de mortalité des AVC au Tchad. Ces résultats démontrent que les efforts doivent être faits pour améliorer la qualité de prise en charge des AVC dans notre Pays.