Le présent article s’inscrit dans un cadre de réflexion épistémologique ayant comme visée une modélisation théorique du deuil blanc dans l’accompagnement psychologique et social au cours des soins palliatifs en oncologie. Elle interroge la pertinence de la prise en compte du deuil blanc des organes à amputer, dans l’accompagnement psychologique et social des personnes souffrant du cancer. Dans cette optique, l’article explore le vécu psychologique du pré-deuil chez le malade en contexte préopératoire. Se fondant sur la littérature publiée sur les rapports avec le deuil blanc des proches aidants dans le cadre de la maladie d’Alzheimer, il présente les conditions d’une utilisation possible des processus psychiques mobilisés dans la cadre d’une prise en charge intégrée. Il analyse le deuil blanc, sa mise en route, ainsi que sa contribution possible dans la gestion du stress psychosocial chez les patients en soins palliatifs. Les auteurs postulent que l’identification des processus de deuil mobilisés par anticipation pour réguler les angoisses vécues par les malades chez qui la mutilation est programmée ou envisagée, est susceptible d’aider le clinicien à mettre en place un protocole de gestion de la perte aussi bien chez les patients que les soignants et les autres aidants.

This article is part of an epistemological reflection framework aimed at a theoretical modeling of white mourning in psychological and social support during palliative care in oncology. She questions the relevance of taking into account the white mourning of organs to be amputated, in the psychological and social support of people suffering from cancer. In this perspective, the article explores the psychological experience of pre-mourning in the patient in a pre-operative context. Based on the literature published on the relationships with the white mourning of caregivers, in the context of Alzheimer's disease, it presents the conditions for a possible use of the psychic processes mobilized in the context of integrated care. It analyzes white mourning, its onset, as well as its possible contribution in the management of psychosocial stress in palliative care patients. The authors postulate that the identification of the grieving processes mobilized in anticipation to regulate the anxieties experienced by patients in whom mutilation is planned or envisaged, is likely to help the clinician to set up a loss management protocol as well in patients than caregivers and other caregivers.