Dans le suivi des patients transplantés rénaux, le développement de nouveaux biomarqueurs constitue un enjeu important pour s’affranchir des limites actuelles de la biopsie du greffon et pour proposer une médecine de transplantation individualisée. Les biomarqueurs urinaires constituent un domaine de recherche attractif et prometteur compte-tenu de leur caractère strictement non invasif, et du potentiel qu’ont les urines de contenir la somme des évènements survenant dans le greffon. Les avancées majeures dans le développement de méthodes innovantes et performantes permettent désormais la quantification des ARN codants et non-codants dans le culot cellulaire urinaire, et des protéines et des métabolites dans le surnageant urinaire. De nombreuses signatures issues des analyses de transcriptomique, protéomique et métabolomique ont été proposées pour évaluer les risques de rejet cellulaire ou humoral, de reprise retardée de fonction ou encore de fibrose interstitielle. Après 2 décennies de recherche sur le biomarqueurs urinaires, ces résultats doivent encore être confirmés et validés dans des études robustes avant de devenir des outils du quotidien.

In kidney transplantation, the assessment of individual risks remains highly imperfect and highlights the need for robust noninvasive biomarkers with the overall goal to improve patient and graft outcomes. In the field of noninvasive biomarkers discovery, urinary biomarkers are promising tools which use easily accessible biological fluid. During the past decades, the technical revolution in the fields of genetics and molecular biology, and advances in chemistry and data analysis have led to a wealth of studies using urinary cell pellets or supernatants from kidney transplant recipients. Transcriptomic, proteomic and metabonomic analyses have suggested numerous signatures for the diagnoses of acute rejection, delayed-graft function or interstitial fibrosis. Nevertheless, the translation and validation of exploratory findings and their implementation into standard clinical practice remain challenging. This requires dedicated prospective interventional trials demonstrating that the use of these biomarkers avoids invasive procedures and improves patient or transplant outcomes.