L’omalizumab est un anticorps monoclonal anti-IgE utilisé avec une autorisation de mise sur le marché (AMM) en France dans l’asthme non contrôlé malgré un traitement associant Béta-2 mimétiques de longue durée d’action et corticoïde inhalé, avec sensibilisation aux pneumallergènes à partir de 6 ans depuis 2010 et dans l’urticaire chronique spontanée pour les enfants de plus de 12 ans depuis 2015.

Nous présentons 4 cas d’utilisation d’Omalizumab hors AMM, dans des situations spécifiques en pédiatrie.

Le premier cas est celui d’un enfant de 10 ans présentant un asthme contrôlé avec sensibilisation aux poils de chat et une kératoconjonctivite vernale sévère et handicapante nécessitant des instillations de Ciclosporine répétées. L’évolution de la pathologie après introduction d’Omalizumab a été très favorable avec une nette réduction d’utilisation des topiques corticoïdes, et arrêt de la Ciclosporine. Le deuxième cas est celui d’une enfant de 10 ans avec asthme non contrôlé en cours d’induction de tolérance orale au lait de vache pour une allergie sévère avec des seuils de tolérance actuels notables sous Omalizumab par rapport aux seuils de réaction initiaux. Le troisième cas est celui d’une patiente de 14 ans présentant un asthme hyperéosinophilique et une polypose naso-sinusienne invalidante récidivante malgré une chirurgie. En l’absence de modification clinique ORL après 6 mois de traitement par Omalizumab, le traitement a été arrêté et l’adolescente a bénéficié d’une nouvelle chirurgie de type ethmoidectomie endonasale. Le quatrième cas est celui d’un adolescent de 15 ans ayant une aspergillose bronchopulmonaire allergique (ABPA) avec atelectasie du lobe supérieur gauche dans cadre d’une mucoviscidose. Après introduction d’Omalizumab il a été objectivé une légère amélioration clinique et paraclinique mais devant une efficacité trop faible après 8 mois de traitement, ce dernier a été modifié pour du Benralizumab.

L’Omalizumab pourrait être bénéfique dans des pathologies autres que celles pour lesquelles il possède déjà une AMM en France, et ce notamment en pédiatrie, ces indications nécessitent cependant encore aujourd’hui d’être explorées davantage.