Les patients oncologiques sont régulièrement exposés aux produits de contrastes iodés (PCI) et certaines données de la littérature suggèrent une prévalence plus élevée d’hypersensibilité aux PCI en raison de leurs traitements spécifiques.

Nous avons analysé rétrospectivement tous les patients évalués entre 01/2015 et 12/2019 pour une réaction suspecte d’hypersensibilité aux PCI (immédiate ou retardée) afin de caractériser leurs facteurs de risques, en particulier en cas de maladie néoplasique associée.

Quatre-vingt patients ont été inclus, 15 d’entre eux (18,75 %) ont eu des tests cutanés positifs (9 en lecture immédiate, 6 en lecture retardée), ce taux est similaire aux études antérieures. Quarante patients (50 %) avaient un statut oncologique, dont 32 actifs et 10 étaient en cours de traitement. L’analyse multivariée portant sur 45 patients ayant présenté une réaction immédiate (IgE-médiée ou non), incluant plusieurs cofacteurs (sexe, cancer, atopie, maladies cardiovasculaires, traitement en cours et exposition antérieure) n’a pas démontré de relation significative entre le statut oncologique et l’incidence de réaction d’hypersensibilité aux PCI. La rhinite allergique était significativement plus fréquente au sein de la population non oncologique (p<0,05).

Le statut oncologique et les traitements associés en tant que facteurs de risque de réaction d’hypersensibilité aux PCI restent peu clairs. Notre étude n’a pas pu le démontrer en raison d’un nombre insuffisant de patients. Cette hypothèse mériterait d’être explorée au sein de plus larges populations. L’incidence de la rhinite allergique était significativement plus élevée au sein de la population non oncologique. Le lien entre l’atopie et le cancer fait toujours actuellement débat, toutefois le tableau prédominant des études épidémiologiques semble indiquer une plus faible incidence de cancers en cas d’atopie.