La douleur est un symptôme fréquent chez les patients atteints de cancer. C’est une notion subjective et difficile à communiquer. Elle continue à être sous-traitée et souvent négligée malgré l’existence de multiples recommandations. L’objectif de cette étude est de décrire la gestion de la douleur chez les patients atteints du cancer dans un hôpital tunisien. Il s’agit d’une étude prospective, menée sur un mois au centre de maternité et de néonatologie de Monastir par un interne en pharmacie moyennant un questionnaire. Parmi 128 patients, 50 étaient algiques. Vingt-six pour cent des patients algiques n’ont pas été traités. La composante neuropathique de la douleur a été présente dans 30 % des cas, mais non traitée. Les opioïdes ont été prescrits dans 43 % des cas pour soulager les douleurs. Le paracétamol a été prescrit dans 26 % des cas. Dix pour cent des patients utilisent le paracétamol en automédication. Seize pour cent des patients ont essayé des moyens non pharmacologiques, parmi lesquels 62 % consomment des plantes. Pour optimiser la prise en charge de la douleur au niveau de notre centre, des fiches des analgésiques disponibles ont été élaborées, validées par le staff médical et diffusées dans les services de carcinologie et d’onco-hématologie. De même, des séances d’éducation thérapeutique ont été programmées pour avertir les patients des risques d’automédication et de mésusage des plantes médicinales. La prise en charge de la douleur est complexe. Elle nécessite un respect des recommandations internationales, mais surtout des efforts consentis de la part de tous les intervenants.

Pain is a common symptom in cancer patients. It is subjective and difficult to communicate. It continues to be outsourced and often overlooked despite the existence of multiple recommendations. The objective of this study is to describe pain management in cancer patients in a Tunisian hospital. This is a prospective study, conducted over one month at the maternity centre of Monastir by an intern in pharmacy using a questionnaire. Of 128 patients assessed, 50 were algic. Twenty-six percent of algic patients were not treated. The neuropathic component of pain was present in 30 % of cases but under treatment. Relief opioids were prescribed in 43 % of cases to relieve pain. Paracetamol was prescribed in 26 % of cases. Ten percent of patients use paracetamol self-medication. Sixteen percent of patients have tried non-pharmacological means, of which 62 % consume plants. To optimise the management of pain at our centre, the available analgesic sheets have been developed, validated by the medical staff and disseminated in the departments of carcinology and oncohematology. Therapeutic education sessions were also scheduled to warn patients about the risks of self-medication and misuse of medicinal plants. Pain management is complex. It requires respect for international recommendations, but especially for the efforts made by all stakeholders.