L’association entre l’hormonothérapie, la chimiothérapie et la qualité de vie cinq ans après un diagnostic de cancer du sein : résultats de l’enquête VICAN5 - 22/05/21
Résumé |
Introduction |
L’hormonothérapie (HT) et la chimiothérapie (CT) font partie des traitements adjuvant du cancer du sein (CS) et visent à réduire les risques de récidives et de décès. L’HT et la CT sont également connus pour avoir un impact négatif sur la qualité de vie (QDV) pendant le traitement. Cependant, leurs conséquences à long terme sont peu documentées et, à notre connaissance, le niveau d’adhésion de l’HT qui peut être variable dans le temps et selon les femmes, n’a pas été pris en compte dans ces études. L’objectif est d’évaluer l’association entre les traitements et la QDV rapportées cinq ans après un diagnostic de CS précoce, en tenant compte des niveaux d’usage de l’HT.
Méthodes |
Les données de l’enquête nationale VICAN5 sur les conditions de vie des personnes cinq ans après un diagnostic de cancer ont été utilisées. Cette enquête inclut un questionnaire patient, un questionnaire médical, et les bases de données médico-administratives de l’Assurance maladie (bases Sniiram). Pour cette analyse, seules les femmes atteintes d’un CS précoce, sans rechute/récidive dans les cinq années suivant le diagnostic ont été incluses. À partir des données du Sniiram, nous avons identifié celles qui avaient eu de la CT et nous avons modélisé les profils d’usage de l’HT au cours des cinq années suivant son initiation à partir des réclamations d’HT documentées dans le Sniiram, avec la méthode d’analyse de trajectoires basée sur les groupes (« Group-Based Trajectory Modeling » [GBTM]). Nous avons ensuite analysé l’association entre l’HT, la CT et la QDV (SF12) en prenant en considération les différents profils d’usage de l’HT.
Résultats |
Au total, 852 femmes ont été incluses dans notre étude, dont 23,6 % n’ont pas eu recours à l’HT. Parmi les 76,4 % de femmes ayant initié l’HT, cinq profils d’usage de l’HT ont été identifiés : dans lequel trois groupes ont décrit des profils de femmes non persistantes, c’est-à-dire qui ont arrêté l’HT bien avant la durée recommandée, et ont été fusionnées en un seul groupe (11,3 % des femmes), un groupe a montré une adhésion en baisse au cours des cinq années (13,2 %) et un groupe a eu une adhésion optimale pendant toute la durée du traitement (51,9 %) (≥80 % au cours des cinq années). De plus, 53,7 % des femmes ont reçu de la CT. À partir de la combinaison des traitements CT (oui/non) et des profils d’HT (pas d’initiation, non-persistance, déclin et adhérence optimale) nous avons obtenu huit groupes de femmes. Cinq ans après le diagnostic, ces groupes présentaient des différences dans les scores de QDV. Tous les groupes de femmes traitées par CT présentaient des scores de QDV physique significativement inférieurs à ceux des femmes n’ayant pas reçu de CT, peu importe le niveau d’usage de l’HT (41,1 versus 60,6, pv<0,001). Concernant la QDV mentale, les femmes traitées par CT et appartenant au groupe d’HT en déclin présentaient des scores significativement plus faibles que les autres groupes de femmes (47,3 versus plus de 52,6 pour les autres groupes, pv=0,03). Des différences dans les séquelles rapportées ont également été observées cinq ans après le diagnostic, en fonction des traitements reçus.
Conclusion |
La CT semble avoir un effet plus délétère sur la QDV physique que l’HT, alors que les difficultés à prendre correctement son traitement associé à la CT auraient un effet plus délétère sur la QDV mentale. Bien comprendre l’effet des différents traitements sur la QDV à distance du diagnostic semble être important afin d’optimiser les stratégies thérapeutiques notamment la prescription d’HT.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Qualité de vie, GBTM, Hormonothérapie, Chimiothérapie, Traitements adjuvants
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Vol 69 - N° S1
P. S28 - juin 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.